Côte d’Ivoire : l’Assemblée adopte le projet de nouvelle Constitution

L’Assemblée nationale ivoirienne a adopté mardi le projet de réforme de la Constitution porté par le Président. Sans surprise, la quasi totalité des votants s’est prononcée en faveur du texte, qui sera soumis à un référendum fin octobre.

Alassane Ouattara à Abidjan le 29 octobre 2015. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Alassane Ouattara à Abidjan le 29 octobre 2015. © Schalk van Zuydam/AP/SIPA

Publié le 11 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Le suspense n’avait rien d’haletant, le résultat du vote l’a confirmé. Avec 239 voix pour sur un total de 249 votants, 8 contre, 2 abstentions et un absent, l’Assemblée nationale ivoirienne a, sans surprise, adopté l’avant-projet de Constitution du président Alassane Dramane Ouattara.

Si le résultat était aussi prévisible, c’est que l’opposition avait boycotté les législatives de 2011. Mathématiquement, 90% des 250 députés sont donc aujourd’hui du côté présidentiel. Ce qui n’a pas empêché le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, ancien chef de la rébellion, d’affirmer que les députés avaient « écrit une page d’histoire [du] pays ».

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Avec cette nouvelle Constitution, c’est « la stabilité de la Côte d’Ivoire que le président Ouattara recherche », a affirmé Guillaume Soro, soulignant que le pays « a souffert 25 ans durant de l’instabilité de l’État ». Il a rappellé que « seul le peuple souverain en dernier ressort décidera du sort de cette Constitution » lors du référendum qui devrait avoir lieu le 30 octobre, date encore non officielle.

« L’ivoirité » au centre des débats

Le projet veut en finir avec l’ »ivoirité » et « tourner définitivement la page des crises successives » qui ont secoué le pays, selon le président Ouattara. Pour ce faire, il clarifie notamment les conditions d’éligibilité à la présidence de la République.

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En outre, le texte prévoit la création d’un poste de vice-président « élu en même temps » que le président et d’un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le Président. Il prévoit aussi l’institutionnalisation de la chambre des rois et chefs traditionnels ou une extension des compétences du Conseil économique et social, dans les domaines culturels et environnementaux notamment.

Vingt-trois partis d’opposition, dont le Front Populaire Ivoirien (FPI) fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, ont dénoncé le projet la semaine dernière. « Craignant que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets », l’opposition avait alors appelé les Ivoiriens à « faire échec à cette initiative anti-démocratique et qui menace très gravement la paix et la stabilité ». « Comment voulez-vous que les Ivoiriens aillent voter dans moins de trois semaines une Constitution de 57 pages qu’ils n’ont même eu le temps de lire ? C’est une première mondiale », avait même déclaré Moriféré Bamba, porte-parole de la Coalition.

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