Afrique de l’Ouest : Amadou Raimi prend la présidence de Cauris Management

Ancien patron de Deloitte France, Amadou Raimi fait le pari du capital-investissement en Afrique en prenant la tête de Cauris Management.

amadou raimi

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Publié le 12 octobre 2016 Lecture : 3 minutes.

Connu pour son parcours, particulièrement long, entamé en 1976, chez Deloitte, dont il fut le président France et le vice-président monde, Amadou Rouf Raimi, 67 ans, rejoint le capital-investisseur ouest-africain Cauris Management. Au nouveau poste de président du conseil d’administration, tel qu’évoqué avec Jeune Afrique, lors d’un entretien téléphonique ce mercredi 12 octobre. Cette promotion signe la première véritable incursion sur le continent de l’expert-comptable qui s’en était tenu à l’écart jusqu’à son départ de Deloitte, en juillet 2011.

Nouvelle gouvernance

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Cauris a été créé dans les années 1990 par le Togolais Noël Eklo, jusqu’à présent PDG et qui devient directeur général de la société suite au changement de la gouvernance. La structure, basée à Lomé et à Abidjan, collabore principalement avec les investisseurs institutionnels et cible en particulier les PME en Afrique de l’Ouest.

Cauris a connu une importante hémorragie fin 2015 avec le départ de deux de ses poids lourds Vissého Thierry Gnassounou et Jean-Marc Savi de Tové, qui ont lancé le gestionnaire de fonds Adiwalé Partners.

Le capital-investisseur a depuis lors renforcé ses équipes et revu sa gouvernance.

Dans ses nouvelles fonctions, Amadou Raimi côtoiera entre autres Mamadou Kouyaté, un de ses anciens protégés au sein de Deloitte, nommé, en mai, directeur des investissements de Cauris, à Abidjan. Ainsi que Paul Derreumaux, fondateur de Bank of Africa, et Géraldine Mermoux, directrice générale associée de Finactu, société de conseil en assurances présente en Afrique, fraîchement promus administrateurs de Cauris.

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De fait, Amadou Raimi se retrouve pour la première fois à la tête d’une entreprise « créée et dirigée exclusivement par des Africains », comme il nous l’a précisé. Ce qui constitue à son sens « un privilège ». L’ancien de Deloitte entend aider cette « jeune équipe pleine de potentiel » à étoffer ses fonds et son portefeuille d’actifs, afin d’atteindre une taille critique à l’échelle du continent.

Atlas Mara

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Dirigeant « rigoureux et discret », selon un ancien collaborateur à Deloitte, Amadou Raimi siège depuis janvier 2015 au conseil d’administration, et préside le comité d’audit, de la banque panafricaine cotée à Londres, Atlas Mara, cofondée par l’Américain Bob Diamond.

Le Franco-béninois avait aussi brièvement rejoint, en tant qu’administrateur, en 2014, la banque BGFI Bénin. Dans son pays natal, Amadou Raimi conserve toutefois des liens. Notamment en tant que proche du président de l’Assemblée nationale Adrien Houngbédji, le patron du Parti du renouveau démocratique (PRD), dont il fut nommé conseiller spécial en février 2012. Formation d’opposition durant la présidence de Boni Yayi, le PRD s’est rallié au nouveau chef de l’État béninois, Patrice Talon, en mars dernier. Par ailleurs, l’actuel ministre béninois de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, est l’un des anciens poulains d’Amadou Raimi chez Deloitte.

Croissance Sud Conseil

Le sexagénaire, qui passe désormais deux tiers de son temps en Afrique, ne néglige pas pour autant ses activités en France. À commencer par celles de Croissance Sud Conseil, son cabinet parisien d’accompagnement en stratégie, actif depuis cinq ans sur le continent.

Dans l’Hexagone, Raimi maintient de solides réseaux de par sa formation à l’ESSEC et en tant que membre des très sélects Saint James Club et Cercle interallié.

Très impliqué dans la finance sociale et environnementale, il est membre du conseil stratégique du fonds Citizen Capital et administrateur du réseau IMS Entreprendre pour la Cité.

Promu chevalier de la légion d’honneur par Nicolas Sarkozy en 2010, Raimi a longtemps repoussé les propositions de portefeuilles gouvernementaux dans son pays natal. Mais aujourd’hui, l’ancien patron de Deloitte France ne se ferme aucune porte. À condition, toutefois, que l’opportunité offerte soit « sérieuse et [lui] laisse les mains libres ».

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