Burkina Faso : le Parlement épingle les promoteurs immobiliers

Selon une enquête parlementaire rendue publique jeudi, plus de 10 000 terrains ont été attribués de façon illégale ou utilisés à des fins de spéculation par certaines compagnies, dont l’une appartenait à Alizéta Ouedraogo, proche de l’ancien président Blaise Compaoré. La commission qui a mené l’enquête demande maintenant à ce que des poursuites soient engagées contre les élus responsables des attributions.

Laure Nadine est membre de SOS/Jeunesse et défis, une association basée à Ouagadougou, au Burkina Faso © Jeff Attaway / Flickr Creative Commons

Laure Nadine est membre de SOS/Jeunesse et défis, une association basée à Ouagadougou, au Burkina Faso © Jeff Attaway / Flickr Creative Commons

Publié le 13 octobre 2016 Lecture : 1 minute.

Une enquête du Parlement burkinabè met le doigt sur l’ampleur les fraudes immobilières au Burkina. Plus de 10 5000 terrains illégaux ont été répertoriés. Le manque à gagner en terme de revenus publics est estimé à 16 milliards de francs CFA (24 millions d’euros).

Trois sociétés en particulier sont dans le viseur : Socogib, Satmo et Azimmo, qui appartient à l’ancienne « belle-mère nationale », Alizéta Ouedraogo, dont la fille avait épousé le frère cadet de Blaise Compaoré.

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Les parlementaires reprochent à Azimmo et Socogib d’avoir acquis de façon avantageuse à leur profit des terrains à Ouaga 2000, un quartier chic de la capitale, à 2 500 francs CFA le mètre carré. Ces terrains ont ensuite été revendus à 70 000 francs le mètre carré via la Banque de l’habitat du Burkina Faso pour un valeur estimée à plus de 25 milliards de francs CFA.

Changement de législation

Par ailleurs, plusieurs promoteurs privés sont cités par les parlementaires pour non-paiement de droits et taxes lors d’opérations immobilières comme CGE (1,38 milliard de francs CFA), BTM (1,7 milliard de francs CFA) ou encore Abdoul Services (plus d’un milliard de francs CFA).

La commission, qui a enquêté sur 15 communes durant les attributions effectuées entre 1995 et 2015, a entendu 300 personnes. Elle suggère d’engager des poursuites contre certains maires et agents publics indélicats à travers une loi qui sera votée par l’Assemblée.

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