Affaire Petro-Tim : Aliou Sall, le frère du chef de l’État sénégalais, quitte son poste d’administrateur
Cible de nombreuses critiques pour son « implication manifeste », selon l’opposition, dans le domaine des hydrocarbures, le frère du chef de l’État sénégalais a décidé de quitter la compagnie dirigée par l’homme d’affaires australo-roumain Franck Timis, a-t-il annoncé vendredi. L’opposition, contre laquelle les deux hommes ont porté plainte, organise une manifestation ce vendredi pour réclamer plus de transparence dans cette affaire.
Aliou Sall, le frère du président sénégalais Macky Sall, a annoncé sa démission de son poste d’administrateur d’une société pétrolière en contrat avec l’État pour exploiter des gisements de gaz, après des critiques de l’opposition qui appelle à manifester ce vendredi 14 octobre à Dakar.
Dénonçant une « campagne de diabolisation » à son encontre, dans un message privé sur sa page Facebook consultée par l’AFP, Aliou Sall indique que Timis Corporation, dirigée par l’homme d’affaires australo-roumain Franck Timis, lui a désormais confié « le développement des projets d’avenir » en Afrique. Le groupe Timis est associé à la compagnie américaine Kosmos Energy, basée à Dallas, pour l’exploitation des réserves de gaz d’un gisement à cheval sur la Mauritanie et le Sénégal.
Marche de l’opposition
Aliou Sall et Frank Timis ont porté plainte lundi contre onze personnes dont des opposants, incluant l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye, et des journalistes pour « diffamation, diffusion de fausses nouvelles et association de malfaiteurs » dans ce dossier.
« Ce n’est pas Aliou Sall qu’ils visent. C’est Macky Sall et son pouvoir », a estimé Me El Hadji Diouf, leur avocat. Aliou Sall ne possède aucune part dans les sociétés de Franck Timis, mais « on le présente comme un dealer, un magouilleur, un corrompu », a ajouté Me Diouf.
La coalition de l’opposition critique depuis des mois « l’implication manifeste » du frère du chef de l’État dans le domaine des hydrocarbures au Sénégal. Elle a annoncé une marche vendredi après-midi à Dakar pour défendre les libertés et une plus grande transparence dans la gestion des gisements de gaz et de pétrole découverts ces dernières années. La marche a été autorisée par les autorités qui ont cependant demandé aux opposants d’en changer l’itinéraire, ce que ces derniers ont refusé, faisant craindre des tensions dans la capitale.
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