Tunisia 2020 : la Tunisie vise les 20 milliards d’euros d’investissements
En amont de la Conférence d’appui au développement et à l’investissement, plus connue sous le nom de Tunisia 2020, qui se tiendra fin novembre dans la capitale, les organisateurs escomptent un afflux d’investisseurs.
Environ 20 milliards d’euros, voici l’ordre de grandeur des investissements espérés par les autorités tunisiennes lors de la Conférence d’appui au développement et à l’investissement*, qui se tiendra les 29 et 30 novembre prochains à Tunis.
Ce vendredi 14 octobre, devant des journalistes, Mohamed Mourad Fradi, co-commissaire général de cet événement baptisé Tunisia 2020, n’a voulu donner aucun chiffre précis mais il n’a pas réfuté cette fourchette qui lui a été présentée.
Pour le moment, un millier d’entreprises se sont pré-inscrites à l’événement, dont 400 sont étrangères. L’objectif consiste à atteindre les 2 000 sociétés, moitié tunisienne, moitié étrangère.
Ce sommet doit servir de rampe de lancement au Plan de développement quinquennal, 2016-2020, qui prévoit une cinquantaine de projets de grands travaux publics, privés et mixtes, pour un investissement de 120 milliards de dinars (50 milliards d’euros). Une partie des dépenses sera amortie par une augmentation des impôts.
Déficit structurel
Pour cela, Mohamed Mourad Fradi, également cofondateur du cabinet d’audit Mazars Tunisie, espère que la loi d’urgence économique et le code d’investissement seront promulgués avant la conférence, pour donner confiance aux investisseurs.
Kais Kriaa, PDG de la société d’analyse financière Alpha Mena Tunisie, ne partage pas cet optimisme. « Avec une dette de 62% de son PIB, la Tunisie est en déficit structurel, estime-t-il. Les investisseurs tunisiens eux-mêmes ne placent pas leur argent dans le pays. Je doute que nous atteignions la fourchette de 20 milliards d’euros ».
En marge d’une réunion à Washington sur la mise en place de Tunisia 2020 la semaine dernière, le ministre de l’Investissement, Fadhel Abdelkefi, a rappelé que le déficit de l’État était passé de 25 milliards de dinars à 55 milliards de dinars (de 10 à 22,4 milliards d’euros) depuis 2010. Il a ajouté que, dans le même laps de temps, 600 sociétés étrangères avaient quitté la Tunisie.
*L’organisation de la conférence a été confiée à un consortium regroupant la banque d’affaires française Arjil et Associés, le bureau d’études tunisien COMETE Engineering et Africa Communication Events, filiale événementielle du groupe média Jeune Afrique.
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