Côte d’Ivoire : les victimes de la crise témoignent contre Simone Gbagbo

Le procès de l’ex-Première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, et de 82 personnalités de l’ancien régime, accusées d’ »atteinte à la sûreté de l’État », se poursuit. Lundi, des proches de victimes de la crise de 2010-2011 se sont fait entendre.

Une femme manifeste le 29 décembre au tribunal d’Abidjan. © AFP

Une femme manifeste le 29 décembre au tribunal d’Abidjan. © AFP

Publié le 30 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Les premières personnalités poursuivies pour "atteinte à la sûreté de l’État" devraient s’exprimer mardi 30 décembre au troisième jour du procès de Simone Gbagbo et de ses 82 co-accusés. Lundi, plusieurs dizaines de parents de victimes de la crise de 2010-2011 se sont massées devant le tribunal d’Abidjan, dans le quartier central du Plateau.

Certains tenaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: "Simone Gbagbo, il est l’heure de la reddition des comptes"; "nous sommes les victimes de Simone Gbagbo et voulons participer au procès"; "nous voulons assister au procès de nos bourreaux" ; "Simone Gbagbo, marraine des escadrons de la mort en Côte d’Ivoire".

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D’autres scandaient des slogans hostiles à l’endroit de l’ex-Première dame. "Tu as tué nos parents", pouvait-on entendre.

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Les familles de victimes "réclament justice immédiate et ne veulent pas que le procès de Simone soit différé". Elles exigent "qu’elle soit jugée pour crimes contre l’humanité et non pour atteinte à la sûreté de l’État", a expliqué Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire.

En effet, le procès qui débute à Abidjan ne couvre pas les "crimes de sang" commis durant la crise, qui font l’objet d’une procédure distincte.

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L’audience en elle-même a démarré avec trois heures de retard. Trente minutes après la réouverture du procès et l’appel nominatif des accusés, le président de la Cour d’assises, Taïrou Dembélé, a suspendu l’audience, sur insistance de la défense.

Les avocats ont en effet soulevé une "exception" sur "l’irrégularité" de la cour, arguant que l’ordonnance de désignation est arrivée à expiration il y a trois mois. L’audience a repris après une interruption de près d’une heure, et le juge a rejeté cette requête. Les journalistes ont ensuite été invités à quitter la salle.

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Vêtue d’un ensemble de couleur jaune, lunettes sur le nez, Simone Gbagbo était assise dans le box des accusés aux côtés de Pascal Affi N’Guessan, le président du FPI, et de Gilbert Aké N’Gbo, dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo, entres autres ex-dignitaires.

Quelques heures plus tôt, dans une autre affaire politico-judiciaire, on apprenait que la justice invalidait la candidature de Laurent Gbagbo à la tête du Front populaire ivoirien (FPI). Une plainte avait en effet été déposée par son principal rival… celui-là même qui était assis à ce moment-là dans le box des accusés à côte de son épouse : Pascal Affi N’Guessan.

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(Avec AFP)
 

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