Congo : le congrès du PCT, première étape avant un changement de Constitution… ou de république ?

Le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) va-t-il se prononcer pour une modification de la Constitution de 2002 ? Réponse mardi a l’occasion de la clôture du comité central de la formation du président Denis Sassou Nguesso.

Denis Sassou Nguesso après sa réélection au premier tour en 2009. © Baudouin Mouanda pour J.A.

Denis Sassou Nguesso après sa réélection au premier tour en 2009. © Baudouin Mouanda pour J.A.

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Publié le 29 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Réunis depuis dimanche, les membres du Comité central du Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) doivent se prononcer mardi 30 décembre sur la révision de la Constitution de 2002 ou, même, sur un éventuel changement de régime.

Vers une VIè République ?

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Brazza a renoncé à passer en force, c’est-à-dire via le Parlement, pour changer de Constitution (toute révision de la Loi fondamentale de 2002 étant impossible). Basculer vers une VIe République pourrait en revanche éviter au Congo de tomber sous le coup des recommandations de la Charte africaine de la démocratie de 2007, laquelle ne fustige que les amendements ou révisions constitutionnels "portant atteinte aux principes de l’alternance", sans se prononcer sur les changements de régime.

Si Denis Sassou Nguesso ne s’est toujours pas exprimé publiquement sur le sujet, l’objectif du parti au pouvoir semble clair : permettre à son patron de briguer un nouveau mandat en 2016.

Retenir les leçons du précédent burkinabè

Les cadres du PCT semblent néanmoins vouloir faire passer la pilule en douceur, une stratégie en partie dictée par le précédent burkinabè. Ainsi, le 7 novembre, après la tenue d’un bureau politique au cours duquel la totalité des dirigeants, sauf un, s’était prononcée en faveur d’un changement de la Constitution, le PCT a annulé à la dernière minute l’annonce de son choix puisque l’Afrique se réveillait à peine de la destitution surprise de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. Même si les deux situations sont difficilement comparables, on n’est jamais trop prudents.

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>> Lire aussi : Brazza n’est pas Ouaga

Les cadres du parti sont ensutie retournés consulter la base du PCT et ses organisations alliées. C’est à partir de leurs contributions que les délégués du Comité central sont censés bâtir leur avis.

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Tensions au sein du parti

Problème : entre le parti au pouvoir et ses alliés historiques, le courant passe moins bien. C’est notamment le cas avec le Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral (MCDDI), parti très implanté dans la grande province du Pool.

Son secrétaire général, Guy Parfait Kolélas, actuel ministre de la Fonction publique, ne cache pas son ambition d’être candidat à la présidentielle de 2016 et donc son opposition à un changement de la Constitution. Plusieurs autres cadres de la coalition gouvernementale, comme Claudine Munari, se sont également prononcés contre.

Un contexte international défavorable

Outre la bronca des partis d’opposition, les autorités congolaises doivent également faire face à la réticence de la communauté internationale. Le discours est aujourd’hui le même partout : toute modification de la Constitution à visée électorale doit être évitée. Abdoulaye Bathily, représentant du secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale, déclare dans Jeune Afrique, à propos de la région : "Il faut éviter de changer les Constitutions, surtout sur une base non consensuelle. Le syndrome burkinabè guette aujourd’hui plusieurs de ces pays."

Réponse de Pierre Ngolo le secrétaire général du PCT, à ces déclarations : la souveraineté du Congo doit etre respectée. Et le parti au pouvoir entend probablement le rappeler demain.

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