Liberia : l’ancien footballeur George Weah est de retour sur la scène politique en grand vainqueur
Organisées le 20 décembre, les élections sénatoriales au Liberia ont rendu leur verdict dimanche. L’ex-star du football international George Weah, a notamment été élu, devançant largement son principal adversaire, l’un des fils de la présidente.
La revanche de George Weah
L’opposant libérien a été élu sénateur de la région de Montserrado, dans laquelle est située Monrovia, la capitale. À l’issue du scrutin du 20 décembre, George Weah a obtenu 78% des voix, devançant largement Robert Sirleaf (indépendant), qui n’a réuni que 10,8% des suffrages, d’après les résultats de la Commission électorale nationale (NEC).
Âgée de 48 ans, l’ex-star du football international est membre du Congrès pour le changement démocratique (CDC). C’est son premier poste électif depuis sa reconversion en politique il y a quinze ans, après une carrière sportive exceptionnelle en Europe. En 2005, il avait été battu à l’élection présidentielle par Ellen Johnson Sirleaf. Cette dernière a été réélue en 2011 face à un "ticket" dans lequel Weah convoitait la vice-présidence.
Vers la présidentielle de 2017
Weah veut croire que sa victoire à Montserrado, la plus peuplée des 15 provinces du pays (elle abrite un tiers des quelque 4 millions d’habitants du Liberia), lui permettra de réaliser ses ambitions présidentielles. "Mes sympathisants veulent que je sois président de la République. Ils pensent que je peux changer leur vie", avait-il déclaré en mai dans un entretien à l’AFP.
>> Lire aussi : Sirleaf virulente contre Ebola
Le scrutin visait à renouveler 15 des 30 sièges du Sénat (les sénateurs sont élus pour un mandat de neuf ans), qui partage le pouvoir législatif avec la Chambre des représentants (64 membres élus au suffrage populaire pour un mandat de six ans). Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement dirigé par la présidente.
Qui est Robert Sirleaf, le candidat vaincu par Weah ?
Le poids conféré à la victoire de l’ancien attaquant de Monaco, du PSG ou du Milan AC est également lié à l’identité de son adversaire, qui n’étai le fils de la présidente Ellen Johnson Sirleaf. Après en avoir fait l’un de ses principaux conseillers, cette dernière l’avait nommé à la tête de la compagnie nationale de pétrole en 2012. L’année suivante, plusieurs médias ont remis en cause sa nationalité libérienne. Accusations que Robert Sirleaf a toujours rejetées.
La défaite du népotisme ?
Pour certains analystes, la défaite de Robert Sirleaf est un nouveau message adressé à la chef de l’État, régulièrement accusée par l’opposition de népotisme et de clientélisme. En effet, ses trois fils occupent des fonctions importantes. L’un d’entre eux dirige les services de renseignements et l’autre a été élu député.
De nouveaux sénateurs de poids
Parmi les autres vainqueurs remarqués du scrutin figure l’ex-chef de guerre Prince Johnson, réélu dans le comté de Nimba (nord). En lice comme candidat indépendant, il a obtenu 66,6% des voix face à cinq adversaires.
L’opposante Jewel Howard Taylor, une ancienne épouse de l’ex-président libérien Charles Taylor (1997-2003), conserve également le fauteuil de sénatrice de Bong (centre) qu’elle occupe depuis 2005. Howard Taylor, responsable du Parti patriotique national (NPP), a recueilli 35,2% des voix, devançant douze adversaires.
La formation de la présidente Ellen Johnson Sirleaf, le Parti de l’unité (UP), remporte au total quatre sièges. Des indépendants enlèvent trois fauteuils, le CDC en obtient deux tout comme le Parti de la liberté (LP) de Charles Brumskine. Le NPP a un siège, les trois restants se répartissent entre trois (ANC, NDC, PUP).
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