Libye : un rival du gouvernement d’union affirme avoir repris le pouvoir

Le chef d’un ancien gouvernement libyen, écarté en avril après la formation d’un exécutif d’union nationale soutenu par la communauté internationale, a affirmé reprendre ses fonctions après s’être emparé des locaux du Conseil d’Etat dans la capitale Tripoli.

Khalifa Ghweil, le 3 juin 2015 à Tripoli, alors chef du gouvernement autoproclamé. © AFP/MAHMUD TURKIA

Khalifa Ghweil, le 3 juin 2015 à Tripoli, alors chef du gouvernement autoproclamé. © AFP/MAHMUD TURKIA

Publié le 16 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Livrée au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi il y a près de cinq ans, la Libye est dotée depuis le 30 mars d’un gouvernement d’union nationale (GNA) censé restaurer l’autorité centrale et lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Soutenu par l’ONU, les Etats-Unis et les Européens, cet exécutif d’union installé dans la capitale devait remplacer les deux « gouvernements » qui se disputaient le pouvoir en Libye depuis des mois, l’un basé dans l’Est et l’autre à Tripoli.

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Mais vendredi soir, le chef de l’ex-gouvernement de Tripoli, Khalifa Ghweil, qui a toujours refusé de céder son poste, a lu un communiqué affirmant que son « gouvernement de salut national » avait repris ses fonctions après avoir pris le contrôle, sans combat, du bâtiment du Conseil d’Etat libyen à Tripoli.

Il a appelé tous ses ministres à reprendre leurs postes et à considérer « comme suspendus de leurs fonctions » tous les responsables nommés par le nouveau gouvernement d’union nationale.

En réponse, le GNA a promis dans un communiqué d’arrêter « les politiciens qui (…) tentent de créer des institutions parallèles et de déstabiliser la capitale ».

Le gouvernement d’union a condamné la prise de possession du QG du Conseil d’Etat par « un groupe armé », dénonçant de nouvelles « tentatives pour saboter l’accord politique » parrainé par l’ONU.

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L’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a également condamné samedi l’initiative de M. Ghweil.

« De telles actions, visent à créer des institutions parallèles et à entraver la mise en oeuvre de l’accord politique en Libye », a estimé M. Kobler, mettant en garde contre plus de désordre et d’insécurité.

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Il a renouvelé son soutien au GNA pour gouverner la Libye.

La portée de la proclamation de M. Ghweil, rival du GNA, reste difficile à cerner.

Samedi matin, aucune présence militaire inhabituelle n’a été constatée dans la capitale, y compris autour du Rixos, le complexe où se trouvent les locaux du Conseil d’Etat, devant lequel quatre pick-ups –dont l’appartenance était inconnue — montaient la garde comme d’habitude.

Selon des médias libyens, des membres de la force qui assurait la sécurité des locaux ont chassé le Conseil d’Etat de son quartier général parce que leurs salaires n’avaient pas été payés.

Même s’il avait perdu depuis mars toutes les institutions et ministères qu’il contrôlait à Tripoli au profit du GNA, M. Ghweil continuait de publier régulièrement des communiqués portant le sceau de son « gouvernement de salut national ». Sa position était toutefois très affaiblie puisqu’il avait perdu le soutien des milices armées contrôlant la ville.

En Libye, les alliances peuvent toutefois se révéler très changeantes.

L’accord conclu fin 2015 au Maroc entre des membres de forces politiques libyennes sous l’égide de l’ONU prévoyait la création du gouvernement d’union. Les membres du Parlement affilié à l’ex-autorité de Tripoli devaient eux devenir membres du Conseil d’Etat. Certains ont accepté d’autres ont refusé.

Par ailleurs, l’autorité basée dans l’Est du pays qui devait reconnaître le GNA a toujours refusé de le faire et le gouvernement d’union a échoué à asseoir son autorité dans la partie orientale du pays.

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