Lycéennes de Chibok : 83 autres jeunes filles « libérables sous négociation »
Alors que les 21 lycéennes de Chibok libérées jeudi 13 octobre ont retrouvé leur famille dimanche à Abuja, après plus de deux ans entre les mains de la secte islamiste nigériane Boko Haram, les négociations se poursuivent pour en libérer d’autres.
« Les négociations [avec Boko Haram] ne sont pas finies tant que toutes les filles n’ont pas été libérées », a ainsi indiqué le ministre de l’Information, Lai Mohamed. Avant de poursuivre : « Les négociations sont toujours en cours à l’heure où l’on parle. Bientôt, d’autres, bien plus, seront libérées. »
Les lycéennes ne sont entre les mains d’Abubakar Shekau
Garba Shehu, le porte-parole de la présidence, a confirmé. Le « groupe affirme que 83 autres jeunes filles seraient libérables sous négociation », selon lui.
Autre information de taille : les lycéennes ne seraient pas entre les mains de la faction d’Abubakar Shekau, mais de son rival Mamman Nur, a encore précisé Garba Shehu. « La faction de Mamman Nur a indiqué sa volonté de libérer des lycéennes », a indiqué le porte-parole.
Jeudi 13 octobre, Garba Shehu avait déjà annoncé que la libération des 21 filles était le « résultat des négociations entre l’administration [nigériane] et Boko Haram par l’intermédiaire de la Croix rouge et du gouvernement suisse ».
Boko Haram divisé
Boko Haram est extrêmement divisé. En août, le groupe État islamique, à qui Boko Haram a prêté allégeance, avait désigné un nouveau chef de l’organisation pour l’Afrique de l’Ouest en la personne d’Abou Mosab Al Barnaoui, proche de Mamman Nur.
Au lendemain de cette annonce, Shekau avait posté une vidéo sur YouTube affirmant qu’il détenait les jeunes filles, mais n’en avait montré que quelques unes en images, affirmant que les autres avaient été tuées par des raids aériens de l’armée.
Crise sécuritaire et humanitaire
L’enlèvement des plus de 200 lycéennes de Chibok, kidnappées en avril 2014, était l’un des thèmes de campagne du candidat Muhammadu Buhari élu en mai 2015, devenant également le symbole de l’insurrection ravageant le nord-est du Nigeria.
Le groupe terroriste a fait plus de 20 000 morts et contraint plus de 2,6 millions de personnes à quitter leur foyer. La situation est d’autant plus préoccupante qu’une crise alimentaire sans précédent menace la région. Selon l’ONU, 60 000 enfants pourraient ainsi mourir de faim d’ici la fin de l’année.
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