Maroc : la visite très spéciale de Mohammed VI à son ancien chef du gouvernement Abderrahmane Youssoufi
Hospitalisé pour une maladie respiratoire, l’ancien leader socialiste Abderrahmane Youssoufi a reçu la visite du roi du Maroc samedi. Des photos montrant les gestes d’affection de Mohammed VI à son égard font le buzz sur la toile marocaine, rappelant les liens forts qui unissent cet ancien chef politique à son roi.
C’est un moment à la fois émouvant et inédit, celui où Mohammed VI a rendu visite à Abderrahmane Youssoufi, le premier socialiste à avoir dirigé le gouvernement d’alternance au Maroc (1998-2002). Sur les photos de cette visite, relayées par l’agence officielle MAP, on voit un roi ému se pencher pour embrasser la tête du vieux militant affaibli par la maladie, marque de respect que les Marocains ont envers les sages, le geste d’un fils à son père…
Hospitalisé dans une clinique casablancaise pour une maladie respiratoire, Youssoufi, 92 ans, était tout aussi ému par cette attention royale qui ne fait que confirmer la relation spéciale qu’il a toujours eue avec le roi actuel et son prédécesseur, Hassan II. Sur les réseaux sociaux, cette visite a été largement commentée par les Marocains.
L’homme du changement
Ancien leader d’une gauche révolutionnaire, qui avait même planifié à un certain moment de renverser le régime de Hassan II, il sera pourtant choisi par ce dernier pour former le premier gouvernement de l’alternance. Il aura pour délicate mission d’accompagner la réforme de la monarchie tout en préservant sa stabilité et de réaliser le vœu d’un roi au soir de sa vie qui voulait transmettre un Maroc modernisé à son fils.
Il mènera sa mission dans un pays secoué par les révoltes sociales et un État post-Basri (ancien vizir de Hassan II, limogé par Mohammed VI en 1999) qui résiste férocement au changement. Malgré cela il réussira à semer les premières graines du nouveau Maroc, qui permettront au jeune roi d’entreprendre des réformes structurelles.
Durant ses années de lutte et de participation au gouvernement, Abderrahmane Youssoufi a constamment fait montre d’un caractère secret et solitaire qui l’a préservé des polémiques politiciennes et fortifié l’estime dont il jouit au sein de la famille royale. Le roi continue de le consulter sur des affaires diverses et de le convier à sa table lors des manifestations officielles. En juillet dernier, en signe d’hommage, il a donné son nom à une avenue de Tanger, la ville où il est né.
Des apparitions rares mais symboliques
En dehors de son cercle intime, Abderrahmane Youssoufi se livre rarement à la presse et mène sa vie loin des regards. Ce qui ne l’empêche pas d’agir en compagnie de son ami algérien Lakhdar Brahimi, autre personnalité respectée, pour le rapprochement du Maroc et de l’Algérie, ou d’appeler à « ériger la question culturelle à la tête des préoccupations du Maroc », nouveau chantier de Mohammed VI, lors d’une visite au musée d’art contemporain à Rabat en août dernier.
Il a fait vœu de silence mais continue, à sa manière, d’honorer le pacte qu’il a conclu avec Hassan II.
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