RD Congo : incendie criminel au palais de justice de Lubumbashi

Des sources judiciaires ont indiqué lundi 17 octobre que le greffe pénal du palais de justice de Lubumbashi, dans le sud de la RDC, a été incendié dans la nuit, vers une heure du matin. Elles soupçonnent une tentative de faire disparaître le dossier relatif à l’affaire Gédéon, ce chef milicien condamné à mort en 2009 qui vient de se rendre aux autorités après cinq ans de cavale.

La porte d’entrée du greffe pénal du palais de justice de Lubumbashi, le 17 octobre 2016. © DR

La porte d’entrée du greffe pénal du palais de justice de Lubumbashi, le 17 octobre 2016. © DR

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 17 octobre 2016 Lecture : 1 minute.

« Faut-il rappeler que le palais de justice de Lubumbashi qui abrite le parquet général, la cour d’appel et un cachot, est protégé, jour et nuit, par la police ? Qui peut s’y rendre et incendier le greffe pénal sans être inquiété ? » interroge un avocat qui a requis l’anonymat.

Pour lui, l’incendie signalé dans la nuit du 16 au 17 octobre dans une partie du palais de justice de Lubumbashi n’avait qu’un objectif : « Effacer  toutes les preuves du dossier pénal de Gédéon [chef milicien qui s’est rendu le 11 octobre, ndrl] et éviter que ce dernier soit confronté à ses déclarations de jadis devant la justice. »

la suite après cette publicité

Condamné à mort en 2009 par un tribunal militaire de Kipushi – verdict confirmé ensuite en appel à Lubumbashi – pour « crimes contre l’humanité », « crimes de guerre » et « appartenance à un mouvement insurrectionnel et terroriste », Gédéon, de son vrai nom Kyungu Mutanga, avait pu s’évader deux ans plus tard de la prison de Kasapa dans des circonstances encore non élucidées.

« Incendie criminel », selon le parquet

Depuis sa reddition, le chef milicien, responsable des exactions dans le « triangle de la mort » – Mitwaba, Manono, Pweto – entre 2003 et 2006, n’est pas inquiété par la justice. Qu’advient-il de sa condamnation ? Silence radio, pour l’instant, du côté des autorités. Alors que des ONG des droits de l’homme, Human Rights Watch en tête, demandent son incarcération.

À qui profiterait la disparition des dossiers judiciaires conservés dans le greffe pénal du palais de justice de Lubumbashi ? Au parquet de la capitale du Haut-Katanga, l’on se contente d’avancer qu’il s’agit d’un « incendie criminel », sans donner plus d’indications sur ses éventuels auteurs. « Mais tous les dossiers sensibles ont été protégés car ils sont gardés ailleurs », ajoute une source proche du procureur.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires