Maroc : optimisme de la Banque mondiale sur le retour de la croissance

Malgré un ralentissement dû à de mauvaises récoltes qui ont fait chuter ses rendements agricoles, le Maroc conserve de solides atouts économiques notamment dans les secteurs de l’automobile ou de la banque, note la Banque mondiale dans un rapport rendu public lundi. L’institution monétaire internationale, qui table sur un retour de la croissance à +4% à moyen terme — contre +1,5% cette année — appelle cependant le pays à des réformes visant à gagner des gains de productivité et à réduire les inégalités.

Travaux dans la ville de Casablanca, le 3 septembre 2012. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Travaux dans la ville de Casablanca, le 3 septembre 2012. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique

Publié le 18 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Après une bonne performance l’an dernier, la croissance marocaine freine depuis le début de l’année et a baissé de -1,4%, au second trimestre 2016, contre un gain +4,2% l’année dernière à la même période, constate la Banque mondiale. Un mauvais résultat déjà anticipé par le Haut-commissariat au Plan marocain qui avait annoncé, dès le mois de juillet, tabler sur une croissance de +1,5% en 2016. En cause notamment, le secteur agricole qui devrait se contracter de +9,5% cette année, avant un rebond prévu de +8,9% l’an prochain.

Par ailleurs, les exportations de phosphate ont baissé, comme le prouve le début d’année difficile le géant chérifien du secteur OCP. Et si le taux de chômage reste stable à 9% depuis plusieurs années, il atteint 38% chez les jeunes Marocains.

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En dépit de ses bonnes performances économiques au sein du Maghreb, le Maroc, écrit la Banque mondiale, « est restée orienté sur les activités non-commerciales, tels que le BTP, les travaux publics ou les services à faible valeur ajoutée ainsi qu’une agriculture encore trop dépendante des aléas climatiques ». En conséquence, le pays a connu des gains de productivité très faibles en vingt ans en dépit d’un très fort taux d’investissement.

Réformes

Mais si le pays met en œuvre des réformes structurelles après les élections législatives d’octobre, notamment pour gagner des points de productivité, la croissance pourrait retrouver son niveau de 2015 — c’est-à-dire 4% — « à moyen terme » contre 1,5% actuellement, estime la Banque mondiale.

En juillet, le Maroc a décroché une troisième « ligne de précaution et de liquidité » (LPL) d’une valeur de 2 504 milliards de droits de tirage spéciaux – environ 3,47 milliards de dollars. Cette mesure qui s’assimile à une autorisation de découvert doit servir d’assurance en cas de choc économique, rappelle l’institution de Bretton Woods, mais a été critiqué au Maroc pour son coût et son inutilité.

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Les bonnes performances du royaume chérifien dans les secteurs tels que l’électronique ou l’automobile semblent prouver que le pays va dans le bon sens, note la Banque mondiale. Tout comme l’expansion des entreprises marocaines sur le continent africain, à l’image de Attijariwafa bank ou de BMCE Bank of Africa.

Mais l’institution financière internationale estime que pour consolider cette bonne santé économique, le pays ne pourra pas faire l’économie d’une politique de réduction des inégalités et du chômage des jeunes ainsi que de gains de productivité tandis que l’intégration des femmes sur le marché du travail devra être soutenue.

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Initié en 2015, le plan stratégique pour l’emploi vise à créer 200 000 emplois par an et à faire passer le taux de chômage à 3,9% d’ici dix ans — alors que ce taux s’est maintenu au-dessus des 9% de 2000 à 2012 comme il apparaît dans un diagnostic de la situation de l’emploi du ministère marocain de l’Emploi et des Affaires Sociales de 2014. Ce plan « devra requérir ni plus ni moins que des réformes ambitieuses », écrit la Banque mondiale sans préciser lesquelles, « pour assurer la pérennité d’un marché du travail qui marche et mène à la création d’emplois dans le secteur privé ».

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