Madagascar : l’ancien président Ravalomanana assigné à résidence chez lui
L’ancien président malgache Marc Ravalomanana, arrêté en octobre à son retour d’exil, restera jusqu’à nouvel ordre en résidence surveillée à son domicile à Antananarivo, a indiqué le gouvernement vendredi.
"Le décret mettant Marc Ravalomanana en résidence surveillée n’est pas encore abrogé mais c’est l’endroit d’exécution de ce décret qui change. (…) Il est transféré à Antananarivo, à son domicile", a expliqué à l’AFP le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, Thierry Rakotonarivo.
"Cette mesure dure jusqu’à nouvel ordre", a-t-il ajouté.
Marc Ravalomanana, qui était assigné à résidence à Diego Suarez (ou Antsiranana, nord) depuis son retour à Madagascar en octobre, est discrètement rentré chez lui mercredi soir, où il a pu passer Noël en famille.
"Les conditions de détention restent les mêmes. Ses contacts avec l’extérieur sont fortement restreints. Il ne peut pas sortir ou recevoir de visite sans autorisation spéciale", a précisé à L’Express de Madagascar Guy Rivo Randrianarisoa, le porte-parole de l’ancien président.
Marc Ravalomanana a été autorisé jeudi matin à aller assister en famille au culte de Noël de son village natal à Imerinkasina, non loin d’Antananarivo, où il a rassuré les paroissiens sur son sort. "J’ai souffert juste un petit moment. Mais par la suite, j’ai été bien traité" à Diego Suarez, a-t-il déclaré, selon un reportage sur place de la chaîne Télé Plus diffusé vendredi soir.
Le président Hery Rajaonarimampianina, démocratiquement élu fin 2013, avait promis le 19 décembre d’"examiner le cas" de M. Ravalomanana, à l’issue d’une réunion destinée à promouvoir la réconciliation nationale avec ses quatre prédécesseurs –y compris l’intéressé– sous l’égide des Eglises de l’île.
Marc Ravalomanana, 65 ans, avait été arrêté et placé en résidence surveillée à son retour d’exil en octobre, après être rentré sans prévenir les autorités dont il a semblé remettre en cause la légitimité.
"J’étais président en exercice quand j’ai quitté le pays, maintenant que je suis de retour, le peuple malgache sait ce qu’il a à faire!", avait déclaré devant des partisans l’ex-président, à la tête de Madagascar de 2002 à 2009.
"Nous sommes contents qu’il ait pu regagner son domicile", a déclaré à l’AFP vendredi Hanitra Razafimanantsoa, une députée du camp de Marc Ravalomanana, proche de l’ancien président.
"Nous espérons encore une libération totale. (…) Pour le moment, c’est tout ce que je peux dire car nous avons convenu (avec le gouvernement) de ne pas faire de commentaires sur cette affaire", a-t-elle ajouté. "Nous attendons maintenant l’évolution de la situation politique", a relevé le responsable du ministère de l’Intérieur, pour qui le transfert de M. Ravalomanana doit "marquer le début de la réconciliation nationale".
Le statut juridique de Marc Ravalomanana doit encore être précisé. Il a notamment été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité, alors qu’il était en exil en Afrique du Sud, pour la mort de 36 manifestants abattus par sa garde en février 2009 lors de la révolte qui l’a emporté.
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