Maroc : Mohamed Ouzzine prêt à démissionner du ministère des Sports
Le ministre marocain des Sports, Mohamed Ouzzine, s’est dit prêt jeudi à « assumer sa responsabilité » et à « démissionner », à la suite d’une vive polémique née de conditions de jeu désastreuses lors du Mondial des clubs organisé au Maroc.
![Quart de finale du Mondial des clubs à Rabat entre Cruz Azul et Sydney joué, le 13 decembre 2014. © Fadel Senna/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/12/25/025122014160953000000footmarock.jpg)
Quart de finale du Mondial des clubs à Rabat entre Cruz Azul et Sydney joué, le 13 decembre 2014. © Fadel Senna/AFP
"Je suis prêt à assumer ma responsabilité et présenter ma démission", a affirmé M. Ouzzine à l’agence officielle MAP, lors de sa première sortie publique depuis l’ouverture d’une enquête sur les "irrégularités" ayant entaché les quarts de finale disputés à Rabat.
Le samedi 13 décembre, les rencontres Cruz Azul (MEX) – Sydney FC (AUS) et Auckland City (NZL) – Sétif (ALG) se sont jouées sous une pluie battante et sur une pelouse totalement détrempée malgré les tentatives désespérées des jardiniers, seaux et raclettes en mains, pour l’éponger, laissant entrevoir un problème de drainage.
En réaction, la Fédération internationale de football (Fifa) avait été contrainte de délocaliser en urgence à Marrakech (sud) la demi-finale entre le Real Madrid et Cruz Azul, prévue trois jours plus tard.
Cette péripétie avait suscité une vive polémique dans les médias du royaume, qui ont évoqué une "honte" nationale et réclamé des comptes, alors que les travaux de réfection du stade de Rabat pour abriter la compétition ont été évalués à quelque 20 millions d’euros.
Profil bas
Une enquête avait été ouverte par les autorités et le roi Mohammed VI lui-même avait ordonné la "suspension des activités du ministre des sports relatives" au Mondial des clubs, interdisant ainsi à ce dernier d’assister à la finale.
Le souverain marocain avait par ailleurs chargé le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane de veiller à "l’ouverture d’investigations profondes et globales pour déterminer les responsabilités dans ces dysfonctionnements".
Depuis, M. Ouzzine a fait profil bas. Le parlement a même annulé une séance à laquelle il était convié pour s’expliquer sur l’incident ayant émaillé ce match.
Tout en affichant sa solidarité, le ministre et secrétaire général du Mouvement populaire (MP, centre) Mohand Laenser, a reconnu la "responsabilité politique" du ministre des Sports issu de son parti. Le MP "ne soutiendra aucune personne reconnue responsable d’une grave erreur", avait-il déclaré.
Le mois dernier, le Maroc avait connu une autre mésaventure en matière d’organisation d’événement sportif. Celle de la CAN-2015 de football (17 janvier-8 février), qui lui a été retiré par la Confédération africaine (CAF) après que le royaume a réclamé en vain son report en raison de l’épidémie d’Ebola.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »