Boko Haram : une Nigériane accuse ses parents de l’avoir poussée à se transformer en kamikaze

Une Nigériane de 14 ans, récemment arrêtée le corps ceint d’explosifs dans le nord du Nigeria, a accusé mercredi ses parents de l’avoir poussée à commettre une attaque suicide, au cours d’une conférence de presse organisée par la police.

Les insignes de la police nigeriane. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Les insignes de la police nigeriane. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Publié le 25 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

La police nigériane a présenté cette jeune fille, identifiée sous le nom de Zahra’u Babangida, comme étant la jeune kamikaze arrêtée le 10 décembre à Kano, où un marché bondé de cette grande ville du nord nigérian avait été la cible d’une double attaque suicide qui avait tué 10 personnes.

La police nigériane a incité la jeune fille à raconter comment les insurgés islamistes l’auraient forcée à prendre part à l’attaque suicide.

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Elle a raconté que ses parents étaient des sympathisants du groupe islamiste Boko Haram. Ils l’auraient amenée dans une cache du groupe islamiste dans la forêt près de la ville de Gidan Zana, dans l’Etat de Kano.

Un des chefs lui aurait alors demandé si elle savait ce que c’était qu’une attaque suicide, a-t-elle dit.

"Ils m’ont demandé si je pouvais le faire, et j’ai dit non", a raconté la jeune fille aux journalistes.

"Tu iras au paradis si tu le fais"

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"Ils m’ont dit ‘tu iras au paradis si tu le fais’, et j’ai dit ‘non je ne peux pas le faire’. Ils m’ont dit qu’il me tireraient dessus ou me jetteraient dans un cachot".

Il n’était pas possible de vérifier ses dires, et la jeune fille n’était pas assistée par un avocat. Aucune information n’était disponible sur ses parents.

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Les policiers nigérians ont expliqué qu’ils avaient demandé à la jeune fille de raconter son histoire pour que le public connaisse les responsables de l’attaque du 10 décembre.

Menacée de mort, Zahra’u a raconté avoir finalement accepté de participer à l’attaque, mais a assuré ne "jamais avoir eu l’intention de vraiment le faire".

>> Lire aussi : Boko haram plus féroce que l’Etat islamique

Après plusieurs jours, a expliqué Zahra’u, elle et trois autres filles, les vêtements bourrés d’explosifs, ont été conduites au marché de Kantin Kwari, à Kano, par des hommes non identifiés.

Zahra’u a raconté avoir été blessée lorsque les autres femmes se sont fait exploser. Elle a fui le marché et s’est rendue dans un hôpital de la banlieue de Kano, où l’on a découvert qu’elle portait une ceinture d’explosifs.

Diversité des tactiques de terreur

Le groupe Boko Haram utilise de plus en plus souvent à des femmes pour commettre des attaques suicides, dont des adolescentes. Kano, la plus grande ville du nord musulman du Nigeria, a été la cible de quatre attaques en une semaine en juillet.

Selon des observateurs, le groupe islamiste utilise des femmes kamikazes pour illustrer la diversité de ses tactiques de terreur.

Si son histoire est confirmée, le cas de Zahra’u serait le premier dans lequel des parents poussent leur fille à prendre part à une attaque mortelle.

Alors que les élections du 14 février approchent, la sécurité semble de plus en plus difficile à garantir dans le nord-est du Nigeria, où l’insurrection islamiste et sa répression par les forces de sécurité ont fait 13.000 morts et 1,5 million de déplacés depuis 2009.

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