Le fonds burkinabè pour la presse privée est sur les rails
L’exécutif burkinabè a démarré officiellement mardi les activités d’un Fonds d’appui à la presse privée (FAPP). Doté d’un montant annuel de 700 millions de francs CFA (1 million d’euros), il ne remplace toutefois pas la subvention allouée par l’État aux médias, de 400 millions de francs CFA cette année.
Au Burkina, le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) entend structurer l’appui de l’État à la presse privée, écrite, en ligne et audiovisuelle. Ce mécanisme public doté d’un financement de 700 millions de francs CFA (1 million d’euros) servira à financer les titres de presse, tous supports confondus, en ce qui concerne leur distribution, la formation interne ou la production d’études et de conseils.
« Nous allons appuyer des investissements structurants pour ces entreprises sur la base de plans d’affaires apportés par les promoteurs, explique à Jeune Afrique le directeur du FAPP, Bê Palm. Mais, il nous faut d’abord définir avec les acteurs les critères et les modalités d’interventions du Fonds ».
Toutefois, le FAPP ne se substitue pas à la subvention accordée par l’État aux médias privés. Instituée en 1995, cette aide publique est passée de 50 millions à 250 millions de francs CFA l’an dernier. Pour 2016, elle s’élève à 400 millions de francs CFA.
Foisonnement sur Internet
« La création de ce Fonds est l’aboutissement d’un long processus de plaidoyer et de concertation entre le ministère de la Communication et les organismes professionnelles des médias », s’est félicité Rémi Dandjinou, le ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement. Pour lui, le FAPP vise à structurer le modèle économique des entreprises médiatiques au nom du service public de l’information qu’elles assurent.
Le pays, classé premier en Afrique francophone en matière de liberté de presse par le récent rapport de Reporters sans frontières, connaît un réel foisonnement médiatique. On y dénombre onze quotidiens, quatorze hebdomadaires, vingt quatre bimensuels et 25 mensuels. La presse en ligne, qui a émergé depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014, compte 18 sites d’information.
Sur le front de l’audiovisuel, le Conseil Supérieur de la communication a répertorié 130 radios privées dont 40 confessionnelles, 50 communautaires et 40 commerciales. Vingt chaînes de télévisions dont une publique, Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), composent le paysage de l’audiovisuel burkinabè alors que le pays se prépare activement au passage au numérique. Le coût de cette évolution, qui ne sera pas opérationnel avant fin 2017, se monte à 40 milliards de francs CFA.
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