Les Nations unies alertent sur le sort des petites filles
Pour la première fois, le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) consacre une étude – rendue publique jeudi – aux 60 millions de filles sur la planète qui ont dix ans aujourd’hui – dont 20% sont en Afrique subsaharienne. Plus de la moitié d’entre elles vivent dans les pays du monde où l’inégalité des sexes est la plus marquée et 16 millions de filles âgées de six à onze ans n’iront jamais à l’école.
Le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) a publié, le 20 octobre, un document unique en son genre. Pour la première fois, il s’intéresse à la condition des filles de dix ans à travers le monde.
Cette question revient régulièrement ces derniers mois dans les préoccupations des institutions internationales. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) avait déjà centré son étude 2016 sur les inégalités entre hommes et femmes dans le monde, estimant qu’elles entraînaient, chaque année, un manque à gagner de 95 milliards de dollars, rien que pour l’Afrique subsaharienne.
Les conclusions des chercheurs du FNUAP, diffusées dans le rapport annuel de l’organisation qui est publié jeudi 20 octobre, vont dans le même sens concernant les jeunes adolescentes qui, à l’orée de leur puberté dans les pays en développement, sont le plus souvent considérées comme des marchandises, « susceptibles d’être achetées, échangées ou enlevées », précise l’étude.
Celle-ci estime que plus de la moitié des 60 millions de filles âgées de dix ans recensées sur la planète en 2016 vivent dans les 48 pays où l’inégalité des sexes est la plus marquée et peuvent donc être victimes de mariage et de travail forcés, de mutilation génitale et autres pratiques qui portent atteinte à leurs droits et à leur santé.
21 milliards de dollars : le manque à gagner cumulé des pays en développement lorsque les filles de dix ans ne peuvent achever leurs études secondaires.
En élargissant ce panel, ce sont 16 millions de jeunes filles âgées de six à onze ans qui n’iront jamais à l’école, dit encore le FNUAP. L’organisation s’est saisie du problème depuis cinq ans, « avec des résultats certains dans les pays comme l’Inde ou l’Éthiopie », constate Benoît Kalasa, démographe congolais et directeur de la division technique du Fonds.
Pour inverser la tendance, le FNUAP travaille auprès des gouvernements et des communautés religieuses pour tenter de mettre hors la loi des pratiques nuisibles tels que les mariages d’enfants. En versant de l’argent aux familles les plus modestes pour payer les frais de scolarité, par exemple.
Et les conséquences de ces privations de droits peuvent être plus larges encore, notamment d’un point de vue économique, dans la veine de ce qu’indiquait le PNUD dernièrement. En l’absence de la contribution des filles de dix ans au développement socio-économique de leur pays, « il sera très difficile d’atteindre les 17 objectifs onusiens du Programme de développement durable définis en 2015 » , rappelle le document, qui estime à 21 milliards de dollars le manque à gagner cumulé des pays en développement lorsque les filles de dix ans ne peuvent achever leurs études secondaires.
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