Afrique du Sud : Jacob Zuma nie vouloir prendre une 5e femme pour ses vieux jours

Le président sud-africain Jacob Zuma a démenti avoir l’intention de prendre une cinquième femme pour l’accompagner pendant ses vieux jours, comme cela avait été rapporté par le quotidien « The Star » mercredi.

Le président d’Afrique du Sud Jacob Zuma à Pékin le 5 décembre 2014. © Fred Dufour/AFP

Le président d’Afrique du Sud Jacob Zuma à Pékin le 5 décembre 2014. © Fred Dufour/AFP

Publié le 25 décembre 2014 Lecture : 3 minutes.

La présidence a affirmé qu’il s’agissait d’une mauvaise interprétation de ses propos en zoulou.

The Star avait rapporté auparavant que le président polygame, en visite mardi dans un township de Durban, avait déclaré en zoulou à l’assistance "Angakayakhi indlu yokugugela… laba ngisabathathile nje", c’est-à-dire "J’ai des femmes, mais il me faut encore épouser la dernière".

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Dans un communiqué intitulé "rumeurs de vacances", la présidence sud-africaine a déclaré que le journaliste de ce grand quotidien avait "mal compris" l’expression zouloue citée par M. Zuma.

"Le président a plaisanté en disant qu’il n’avait pas de ‘indlu yokugugela’ (le foyer dans lequel je vais vieillir), remarque que le journaliste a compris comme son intention de prendre une autre femme", a commenté la présidence.

Avant de faire cette confidence, d’humeur badine selon le journal de Johannesburg, M. Zuma (72 ans) avait insisté dans un discours sur le rôle des personnes âgées dans la société, et la nécessité de les aimer et de les respecter.

Selon Sihawu Ngubane, professeur à l’Université du KwaZulu-Natal cité par The Star, il est assez courant dans la culture zouloue que des hommes polygames prennent une dernière femme, parfois la jeune soeur d’une des épouses, sur leurs vieux jours.

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"La responsabilité de s’occuper du mari pendant ses vieux jours incombe surtout à la dernière épouse, qui est souvent plus jeune que les autres femmes et est plus agile en cas d’urgence", a-t-il relevé.

Zuma, qui a une vingtaine d’enfants, s’est marié six fois. Il a actuellement quatre épouses entretenues par l’Etat, au grand dam de certains contribuables sud-africains qui estiment que la somme consacrée au(x) conjoint(s) du chef de l’Etat devrait être forfaitaire.

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Il a notamment été marié avec Nkosazana Dlamini-Zuma, ancienne ministre et actuelle présidente de la Commission de l’Union africaine, dont il a divorcé en 1998.

Le président sud-africain, qui a été hospitalisé en juin pour surmenage et a beaucoup maigri ces derniers temps, a affirmé dimanche qu’il allait désormais "parfaitement bien", évoquant un simple "coup de fatigue" lié à la campagne des élections générales qu’il a remportées en mai.

Sous le feu des critiques

Si la polygamie de leur président semble globalement acceptée par les Sud-Africains, la facture en fait tiquer plus d’un. Les quatre premières dames officiellement reconnues ont coûté en moyenne 11 millions de rands (770.000 euros au cours actuel) par an au contribuable pendant son premier mandat (2009-2014), 55% de plus que pour l’épouse de l’ancien président Thabo Mbeki.

Et c’est sans surprise que les réactions, dans les émissions de libre antenne à la radio et sur les réseaux sociaux, concernaient mercredi le coût pour les finances publiques d’une éventuelle nouvelle union du président.

Zuma est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs mois pour les coûteux travaux engagés aux frais de l’Etat, officiellement pour des raisons de sécurité, dans sa résidence privée de Nkandla (est).

La médiatrice Thuli Madonsela, chargée de veiller au bon usage des deniers publics, a jugé en mars que le président avait illégalement profité du chantier, pointant la construction d’une piscine, d’un amphithéâtre, d’un enclos à bétail et d’un poulailler.

Elle lui a demandé de rembourser une partie des 246 millions de rands (17,3 millions d’euros) engagés, dénonçant des travaux somptuaires "constituant un îlot dans un océan de pauvreté où les infrastructures publiques sont rares".

M. Zuma a superbement ignoré tous les appels à rembourser. Juste avant les élections du 7 mai, il avait justifié ces travaux de renforcement de la sécurité, à la surprise générale, par le viol quelques années auparavant d’une de ses épouses.

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