Syrie : Daech abat un avion militaire jordanien et capture son pilote
L’organisation de l’État islamique (EI) a publié mercredi des images de la capture d’un jeune pilote jordanien. Ce dernier effectuait des frappes dans le cadre d’une coalition internationale contre les positions tenues par le groupe jihadiste.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, mercredi 24 décembre, des combattants du groupe terroriste État islamique (EI) exhibent fièrement leur prisonnier, Maaz al-Kassasbeh, un sous-lieutenant de 26 ans, sorti vivant du crash de son appareil, vraisemblablement un F-16. On y voit le jeune pilote vêtu seulement d’une chemise blanche, porté par quatre hommes qui le sortent d’un trou d’eau.
Quelques heures après la publication de la vidéo, les autorités militaires jordaniennes ont confirmé avoir perdu un avion lors d’une mission militaire menée mercredi matin par plusieurs avions de l’armée de l’air contre les éléments de l’EI dans la région syrienne de Raqa.
Le royaume jordanien qui figure parmi les pays de la coalition conduite par les États-Unis a prévenu qu’elle faisait porter à l’organisation jihadiste et à ceux qui la soutiennent la responsabilité de la sécurité du pilote et de son maintien en vie.
>> Lire aussi : État islamique, naissance d’un monstre de guerre
L’EI, organisation militairement bien équipée
L’organisation terroriste État islamique (EI) démontre ainsi une fois encore sa forte capacité de nuisance. Dans la légende d’une des photos publiées, le groupe explique avoir utilisé un missile sol-air muni d’un détecteur infrarouge qui permet au missile de s’accrocher à une source de chaleur, en l’occurrence le réacteur d’un avion.
Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) explique que l’appareil a été abattu par "un missile sol-air vraisemblablement de fabrication russe, pris aux rebelles". Selon Eliot Higgins, expert dans les armes utilisées durant le conflit, l’EI possèderait des missiles de fabrication russe et chinoise, dont le plus répandu est le Sam-7 russe qui se porte à l’épaule.
L’EI a également pu se servir dans les réserves d’armes de l’armée irakienne après avoir conquis une bonne partie de l’est du pays en juillet-août 2014.
Des négociations pour obtenir la libération du pilote ?
Le père du soldat jordanien Youssef al-Kassabeh a indiqué que le chef de l’armée de l’air jordanienne lui avait assuré que le roi Abdallah II suivait attentivement les efforts menés pour sauver la vie de son fils. "Je demande au roi de faire revenir mon fils et j’espère que Dieu distillera de la pitié dans le cœur de Daech (acronyme en arabe de l’EI) pour le libérer", a-t-il indiqué.
Les jihadistes de l’EI exécutent assez régulièrement des otages, mais selon Nael Moustafa, un militant de l’organisation présent à Raqa, les jihadistes sont divisés sur le sort de Maaz al-Kassasbeh. "Les Tchétchènes veulent sa mort mais les Irakiens veulent le maintenir en vie. Depuis un certain temps, il existe des dissensions entre eux sur qui doit avoir le commandement", a-t-il indiqué. Mais la décision reviendrait au Conseil consultatif ("Majlis ach Choura"), une instance où sont représentées toutes les nationalités.
D’autres pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc participent aux frappes contre l’État Islamiste.
>> Lire aussi : État islamique, 5 pays arabes s’unissent pour lutter contre les jihadistes
(Avec AFP)
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