RD Congo : douze militants de la Lucha libérés après une interpellation musclée
Douze militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été interpellés vendredi à Kinshasa alors qu’ils tentaient de déposer un mémorandum au siège de l’Union africaine (UA) dans la capitale de la RDC. Ils ont été libérés dans la soirée.
Les douze militants, dont au moins une femme, ont été interpellés à quelques mètres du bureau de l’Union africaine (UA) puis embarqués dans une jeep de la police par près d’une vingtaine d’agents.
Après une journée d’attente, ils ont finalement signalés sur les réseaux sociaux avoir été libérés par les forces de l’ordre.
12 arrêtés cet avant-midi à Kinshasa, nous venons d’être relâchés. MERCI à tous ceux qui nous ont soutenus ! La lutte continue ! pic.twitter.com/M4X7zjBVBY
— #Telema #Yebela J-60 (@luchaRDC) 21 octobre 2016
« Nous contestons les accords issus du dialogue »
Dans la matinée, les membres de la Lucha avaient été bousculés et s’étaient vus arracher les affiches qu’ils tenaient, sur lesquelles on pouvait lire : « Nous voulons l’alternance le 19 décembre 2016 » et « Nous contestons les accords issus du dialogue » politique en RDC.
La Mairie de Kinshasa était informée depuis 48h de notre manifestation pacifique devant représentation UA à Kinshasa. #Telema pic.twitter.com/DenjUEqXUb
— LUCHA 🇨🇩 (@luchaRDC) October 21, 2016
Dans leur mémorandum intitulé « L’Union africaine complice du coup d’État constitutionnel en République démocratique du Congo », adressé à la présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, la Lucha estime que le dialogue politique conduit sous la facilitation de l’UA « n’a fait qu’aggraver l’impasse » politique dans le pays.
Contacté sur les motifs de l’arrestation des militants, le porte-parole de la police nationale congolaise, Rombaut Pierrot Mwanamputu, avait indiqué être « en réunion avec le commandant » de la police au sujet de cette interpellation sans plus dévoiler d’informations.
L’appel de la Lucha à l’UA
Pour la Lucha, l‘accord politique signé mardi à Kinshasa entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition reportant au plus tard à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année en RDC, entérine « le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au-delà de son second et dernier mandat » et « viole » ainsi la Constitution congolaise.
« L’Union africaine va-t-elle jouer au sapeur-pompier après avoir contribué à mettre le feu aux poudres? Le temps d’empêcher la RDC de sombrer dans le chaos c’est maintenant ou jamais, et vous en avez la grave responsabilité », écrit le mouvement.
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