RD Congo : l’Eglise catholique opposée à la potentielle candidature de Kabila

Pour l’Eglise catholique de la République démocratique du Congo, qui est sortie du dialogue nationale avant signature de l’accord politique de mardi dernier, un consensus doit encore être trouvé concernant l’avenir de l’actuel président Joseph Kabila.

Une église de Kinshasa, en RDC, le 14 octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Une église de Kinshasa, en RDC, le 14 octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Publié le 21 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

En politique comme en religion, l’Église catholique congolaise veut s’en tenir au texte. Voilà en substance ce qu’il faut retenir de la déclaration formulée par les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ce vendredi 21 octobre.

Les ecclésiastiques ont en effet estimé qu’il était « impérieux » qu’il soit « clairement mentionné  dans le consensus à trouver que l’actuel président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l’article 220 de la Constitution ».

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Sortie du dialogue national le 20 septembre

Une réaction à la clôture du « dialogue national » boycotté par la majeure partie de l’opposition, duquel s’était retiré l’assemblée des évêques le 20 septembre dernier.

Ce forum pour le dialogue national, ouvert le 1er septembre, a abouti mardi 18 octobre à la signature d’un accord entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition reportant d’ici à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année. Le texte ne dit pas que Joseph Kabila ne sera pas candidat, mais ses signataires ont décidé de mettre en place un gouvernement d’union nationale dont le poste de Premier ministre devra revenir à l’opposition pendant la transition.

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« Malgré la tenue de ce dialogue, nous sommes peinés de constater qu’à deux mois de la fin du mandat [de Joseph Kabila], les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d’accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise socio-politique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger notre pays dans le chaos« , ont regretté les évêques congolais.

« Que la période transitoire ne dépasse pas 2017 »

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Le 4 octobre, le Rassemblement d’opposition constitué autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, qui rejette l’accord issu du dialogue, s’était déclaré ouvert à un dialogue à l’issue duquel devra être instituée une « période d’intérim » sans Joseph Kabila, à partir du 20 décembre, et dont les modalités devraient être négociées lors des nouveaux pourparlers.

La Commission épiscopale nationale du Congo (Cenco) estime que tout doit être mis en oeuvre « afin de réduire la période transitoire pour qu’elle ne dépasse pas l’année 2017 », craignant que le pays ne bascule dans le chaos.

A Bukavu, dans le Sud-Kivu, fief de Vital Kamerhe, comodérateur du « dialogue national » pour le compte de l’opposition ayant pris part au dialogue, au moins deux mille personnes ont defilé, brandissant des banderoles. On pouvait y lire « Oui a la paix, oui a l’alternance en douceur, soutenons les résolutions du dialogue ».

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