Football : Yacine Brahimi sur un nuage

Auteur d’un Mondial brillant et d’un début de saison tonitruant avec le FC Porto, le milieu de terrain offensif de l’Algérie a été élu meilleur joueur africain 2014 par la BBC.

Yacine Brahimi lors d’un match du championnat portugais, le 9 novembre 2014 à Estoril. © Pedro Nunes/AFP

Yacine Brahimi lors d’un match du championnat portugais, le 9 novembre 2014 à Estoril. © Pedro Nunes/AFP

Alexis Billebault

Publié le 26 décembre 2014 Lecture : 3 minutes.

C’est un itinéraire qui en rappelle beaucoup d’autres. Né en France, formé au Paris Saint-Germain – qui s’intéresse de nouveau à lui -, puis au Stade Rennais, Yacine Brahimi, 24 ans, ne se révélera véritablement qu’après son expatriation.

Bien qu’il n’ait rien gagné en 2014, ses excellentes performances avec Grenade (Espagne), puis l’Algérie au Mondial brésilien et, surtout, le FC Porto – avec lequel il a inscrit un triplé lors d’un match de Ligue des champions le 17 septembre – lui ont valu d’être élu par la BBC, le 1er décembre, meilleur joueur africain de l’année, devant le géant ivoirien Yaya Touré, champion d’Angleterre avec Manchester City.

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En France, Brahimi a laissé un souvenir mitigé. Notamment à Rennes, qui lui a fait signer son premier contrat professionnel à 18 ans. Certains de ses formateurs, puis de ses dirigeants avaient publiquement exprimé leur agacement face à l’attitude d’un joueur jugé doué mais impatient.

"Je suis arrivé à Rennes l’année où il a été prêté à Clermont (2009-2010), où cela s’était d’ailleurs bien passé (8 buts). J’ai donc travaillé deux ans avec Yacine, explique Frédéric Antonetti, l’entraîneur du club breton de 2009 à 2013. On dit qu’il n’a pas donné sa pleine mesure en France, et je trouve que c’est un peu sévère : d’abord parce qu’il était très jeune, et qu’un joueur de 20 ou 21 ans donne rarement sa pleine mesure.

Ensuite parce qu’il a été régulièrement gêné par des blessures, et que cela a freiné sa progression. Surtout au début de sa deuxième saison avec nous, où il a été victime d’un attentat lors d’un match de Ligue Europa. Mais c’est un joueur de talent, très technique, qui a une faculté d’accélération balle au pied assez surprenante."

Ses blessures récurrentes et ses relations parfois compliquées avec ses dirigeants, et, à un degré moindre, avec Antonetti – "C’est un garçon charmant, même si j’ai pu avoir des désaccords avec lui" -, incitent Brahimi à franchir pour la première fois de sa jeune carrière les frontières de son pays natal. "Je crois que partir à Grenade lui a fait beaucoup de bien", admet Antonetti.

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En Espagne, il a même convaincu les décideurs andalous de lever l’option d’achat (2,5 millions d’euros) pour ce jeune joueur brillant mais inconstant recruté sous forme de prêt et sans grandes références, hormis quelques matches en Ligue 1 et une poignée de sélections avec les Espoirs français.

"Quand je suis arrivé avec Vahid Halilhodzic en juillet 2011 en tant que sélectionneur adjoint de l’équipe d’Algérie, j’étais chargé des binationaux. Je le suivais de loin, car il était souvent blessé et jouait peu", se souvient Noureddine Kourichi, lui-même ancien international algérien.

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Brahimi, technicien

Lors de sa première saison en Espagne, Brahimi est suivi de près par le collaborateur du Bosnien dans une Liga réputée favoriser les joueurs à forte dimension technique. "Et quand s’est présentée l’opportunité de jouer pour l’Algérie, cela s’est fait naturellement. Il a été appelé pour la première fois en mars 2013 pour un match contre le Bénin, à Blida (3-1), mais il n’a pas tout de suite été un titulaire aux yeux du coach", poursuit Kourichi.

Halilhodzic, qui s’appuie sur le trio offensif Soudani-Slimani-Feghouli, attendra le stage de préparation au Mondial, en Suisse, où les Fennecs disposent de l’Arménie (3-1) et de la Roumanie (2-1), pour faire un peu plus confiance au futur lauréat du prix BBC.

Au Brésil, Brahimi, buteur face à la Corée du Sud (4-2) et brillant jusqu’à l’élimination de l’Algérie en huitièmes de finale face à l’Allemagne (1-2), prend une nouvelle dimension. En s’attachant, pour 6,5 millions d’euros, les services de celui qui a été élu meilleur dribbleur et meilleur joueur africain 2014 de la Liga, mais qui, curieusement, n’a pas été nommé parmi les cinq finalistes pour le trophée de la Confédération africaine de football (CAF), le FC Porto a sans doute réalisé une des meilleures affaires de l’été dernier. Aujourd’hui, la valeur marchande de Brahimi est estimée à 50 millions d’euros.

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