Le Burkina vante son New Deal à domicile avant d’aller convaincre à l’extérieur
L’exécutif burkinabè espère mobiliser plus de 8,5 milliards d’euros de souscriptions pour le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), estimé à quelque 23,5 milliards d’euros (15 395 milliards de francs CFA), lors de la Conférence des bailleurs prévue à Paris les 7 et 8 décembre prochains, a déclaré lundi le Premier ministre Paul Kaba Thieba. Les deux tiers de ce plan seront financés par les investissements publics et privés burkinabè, avait déjà indiqué la ministre de l’Économie et des Finances, Rosine Sori-Coulibaly, le 8 juin dernier.
Opération séduction pour le Burkina : le 7 décembre, à Paris, dans le luxueux Hôtel Saint-Honoré (8e arrondissement), Paul Kaba Thieba, le Premier ministre, présidera une table ronde où seront conviés des bailleurs de fonds et les partenaires traditionnels.
En prélude à cette conférence sur le financement du Plan national de développement économique et social (PNDES), qui fait office de nouveau référentiel en matière de développement, au coût de 23,5 milliards d’euros, le chef du gouvernement burkinabè Paul Kaba Thieba a défendu lundi à Ouagadougou ce New Deal, approuvé par le gouvernement dès mai dernier, devant la presse.
Objectif de doublement de la croissance
À cette occasion, il a présenté les grands axes de ce Plan qui vise à transformer la structure de l’économie, à moderniser l’administration et à former une masse critique de compétences. L’exécutif burkinabè compte in fine convaincre à Paris ses partenaires extérieurs de souscrire pour plus de 8,5 milliards d’euros dans le financement de ce Plan.
Celui-ci table sur une croissance moyenne de +8% par an sur la période 2016-2020, après avoir sensiblement pâti de la crise politique de 2014, à +4% de croissance cette année-là, et alors que le taux s’était déjà sensiblement contracté en 2013 à +3,6%, selon les chiffres de la Banque mondiale.
Selon Paul Kaba Thieba, « ce New Deal » consacre près de 12,8 milliards d’euros (53,5% de son total) aux dépenses d’investissement, qui se matérialiseront sous forme de partenariats public-privé.
Pour vanter les opportunités d’investissement de ce nouveau référentiel, au coût réévalué à 15 395 milliards de francs CFA (23,5 milliards d’euros) ─ la somme de 12 008 milliards de F CFA (environ 18,3 milliards d’euros) avait été annoncée en mai ─, le Burkina se prépare à réunir ses partenaires financiers à Paris du 7 au 8 décembre prochains.
« La conférence des partenaires du Burkina permettra de présenter les opportunités d’investissement [énergie, agro-industrie, mines, services…] dans mon pays au cours de la période 2016-2020, et de mobiliser le maximum de ressources extérieures pour la mise en œuvre de notre nouveau référentiel de développement », a expliqué lundi le chef de l’exécutif. Ce Plan qui vise à s’attaquer à la transformation structurelle de l’économie entend créer 50 000 nouveaux emplois par an et ramener la proportion de personnes pauvres à 35 %, contre 41 % actuellement [selon l’Institut national de la statistique et de la démographie].
D’ores et déjà financé à hauteur de 63%, soit 9 852 milliards de F CFA déjà couverts, le PNDES doit être complété dans la capitale française. L’équipe du Premier ministre espère lever 5 570 milliards de F CFA (8,49 milliards d’euros) auprès des investisseurs étrangers.
Un plan de développement plus ambitieux, à condition d’être appliqué dans son intégralité
Le PNDES se veut plus ambitieux que la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (Scadd). Cette dernière, lancée en 2011 et dotée d’un financement total de 7 496 milliards de F CFA, est arrivée à échéance en 2015. Cette dernière avait été appliquée pour 54% des mesures prévues, indiquait en mai Abel Somé, le secrétaire exécutif du secrétariat technique national en charge de sa mise en œuvre.
Le dernier budget rectificatif avalisé par les parlementaires burkinabè s’équilibre en recettes et en dépenses à 1 945 milliards de F CFA (environ 2,96 milliards d’euros).
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