Afrique subsaharienne : croissance cassée

Les prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI) s’assombrissent une fois de plus pour l’Afrique subsaharienne, si l’on en croit les chiffres publiés mardi.

La patronne du FMI, Christine Lagarde, à Washington le 15 janvier 2015. © Alex Brandon/AP/SIPA

La patronne du FMI, Christine Lagarde, à Washington le 15 janvier 2015. © Alex Brandon/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 25 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Avec +1,5%  prévus pour l’année 2016, elles tombent au plus bas depuis vingt ans, soit un taux inférieur à celui de sa croissance démographique [2,7% par an selon la Banque mondiale], ce qui signifie un recul du revenu par habitant. La baisse des prix des produits de base, le ralentissement de l’économie chinoise et le manque de dynamisme européen expliquent ce coup de frein inhabituel.

Une Afrique de la croissance coupée en deux

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Une fois de plus, l’Afrique est coupée en deux. D’un côté, on trouve les « pays peu tributaires des exportations des ressources naturelles, c’est-à-dire la moitié des pays de la région qui continuent d’afficher de bons résultats, car ils bénéficient de la baisse de leurs importations de pétrole, de l’amélioration du climat des affaires et de la poursuite d’investissements massifs dans les infrastructures », note la publication de l’institution financière internationale. La Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Kenya et le Soudan devraient ainsi continuer à enregistrer une croissance supérieure à +6%.

De l’autre côté, figurent les pays dépendants des matières premières et notamment les pays exportateurs de pétrole qui devraient voir leur activité se contracter de -1,4%, car les trois mastodontes de la région — l’Afrique du Sud, l’Angola et le Nigeria — sont sévèrement touchés. Mais la République démocratique du Congo, le Ghana, la Zambie et le Zimbabwe peuvent eux aussi se faire du souci.

L’ajustement nécessaire des politiques économiques 

Pour 2017, le FMI est un peu moins pessimiste et annonce une croissance « proche de 3% ». Mais à condition que les gouvernements des pays en difficultés ajustent de toute urgence leurs politiques : ajustement des cours des monnaies, resserrement de la politique monétaire pour limiter l’inflation, réduction des déficits budgétaires pour éviter une explosion de la dette, recherche de financements à des conditions concessionnelles.

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Aux pays dont la croissance est toujours vigoureuse, le Fonds conseille « de trouver un juste milieu entre les dépenses de développement dont ils ont tant besoin et le souci de préserver la viabilité de la dette ». Autrement dit, quand les cours du pétrole et les prix alimentaires remonteront, il faut qu’ils soient en état de supporter le choc.

Plongeon des prévisions de croissance du FMI tout au long de l’année

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Déjà mi-juillet, dans une nouvelle mise à jour de son rapport « Perspectives de l’économie mondiale », le Fonds monétaire international a drastiquement réduit sa prévision de croissance en Afrique subsaharienne ramenée à +1,6 % contre un taux de +3 % évoqué en avril.

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