Première guerre mondiale : zouaves et tirailleurs africains célébrés à Douaumont

Un hommage a été rendu ce lundi, dans l’est de la France, aux soldats des anciennes colonies françaises ayant combattu pendant la Grande Guerre. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était sur place.

Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense à la commémoration des cents ans de la reprise du fort de Douaumont, le 24 octobre 2016 à Douaumont (est de la France). © Ministère de la Défense français

Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense à la commémoration des cents ans de la reprise du fort de Douaumont, le 24 octobre 2016 à Douaumont (est de la France). © Ministère de la Défense français

Aïssatou Diallo.

Publié le 25 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Cent ans que la Première guerre mondiale est finie et pourtant, on perçoit toujours la violence des combats autour du fort de Douaumont, près de Verdun (département de la Meuse, à l’est de la France). On voit des tranchées, des impacts d’obus qui ont heurté la terre et creusé d’immenses trous et des tombes militaires à perte de vue. Une cérémonie de commémoration de la bataille qui s’est jouée là il y a 100 ans avait lieu lundi 24 octobre. Comme tous les ans, mais cette année, la cérémonie avait une coloration africaine.

Aux côtés des unités françaises, on compte pas moins de 21 pays représentés. Parmi eux, l’Algérie, le Bénin, le Burkina-Faso, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, les Comores… Des militaires portent le drapeau de leur pays, à côté du ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian. « Le front de Verdun  a vu se succéder plus des deux tiers de l’armée française », a-t-il déclaré. « Mais la reprise du fort de Douaumont témoigne plus spécialement de l’action héroïque des troupes venues d’Outre-mer ».

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« C’est à elles que la France veut rendre hommage aujourd’hui, pour leur bravoure et leur sacrifice, et sur tous les fronts du premier conflit mondial. Aux côtés des régiments de métropole, ce champ de bataille fut le lieu d’une fraternité d’armes à l’échelle du monde. »

Le moment est solennel. La sonnerie aux morts résonne dans ce qui fut jadis un champ de bataille.

Un devoir de mémoire

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Un film projeté à l’écran rappelle la violence des combats et les conditions de vie difficile sur le front. Marsouins, zouaves, tirailleurs sénégalais, soldats somaliens et tunisiens se sont lancé à l’assaut de la forteresse, le 24 octobre 1916 aux environs de 12 heures. Si l’on en croit le film, la brume recouvrait le champ de bataille et la boue, jusqu’aux genoux, rendait la progression difficile. 

Pendant la bataille, le Régiment d’infanterie coloniale du Maroc est renforcé par le 43e bataillon de tirailleurs sénégalais et le 1er de Somalie. À leur droite, le 321e Régiment d’Infanterie est, lui, renforcé par le 36e sénégalais. À leur gauche, le 4e mixte zouave-tirailleurs reçoit l’aide de la compagnie du 6e indochinois et du 8e régiment de tirailleurs tunisiens. La reprise du fort de Douaumont est un succès, et reste l’un des plus illustres fait d’arme de tous ces combattants.

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Et ils n’ont pas servi que sur le front. Certains, parmi les 600 000 recrues des anciennes colonies françaises ayant participé à la Première guerre mondiale, ont aussi œuvré à maintenir les routes en bon état et remplacé les hommes partis au front dans les usines.

« L’Afrique a donné beaucoup de son sang, pour cette Première guerre et aussi la seconde. Il était nécessaire que nous soyons là pour honorer nos soldats morts pour la France, morts pour la paix », estime Amara Camara, ambassadeur de la Guinée en France. « La montée des populismes tend à gommer cette mémoire et c’est pour cela que ce genre de commémorations est très importante pour nous, […] pour les descendants de ces soldats, et pour tous les Français. »

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