Pétrole : au Nigeria, les Vengeurs du Delta revendiquent une nouvelle attaque contre un oléoduc
Le groupe rebelle des Vengeurs du Delta du Niger (NDA) a revendiqué mardi la destruction d’un oléoduc de la compagnie américaine Chevron dans le sud du pays, qui concentre l’industrie du pétrole.
À quelques jours seulement de pourparlers prévus avec des membres du gouvernement du président Muhammadu Buhari et les groupes rebelles, qui visent à mettre un terme aux attaques répétées des infrastructures du pays, les Vengeurs du Delta du Niger viennent de revendiquer une nouvelle action.
La destruction de cet oléoduc de la compagnie américaine Chevron, situé dans le sud du pays, s’est produite ce mardi 25 octobre vers 03h45. En fin de matinée, le groupe de rebelles des Vengeurs du Delta du Niger a revendiqué cette attaque dans un communiqué, signé par leur porte-parole, le général Mudoch Agbinigbo, également mentionné sur son compte Twitter.
Today at about 3:45am our strike team 06 took down Chevron Escravos export pipeline at Escravos offshore. This action is to further warn
— Mudoch Agbinibo (@AgbiniboND) October 25, 2016
« Cette attaque est destinée à signifier à toutes les compagnies internationales que lorsque nous avertissons qu’il ne devrait pas y avoir de réparations avant toute négociation ou dialogue avec la population de la région du Delta, cela veut dire qu’il ne doit pas y avoir de réparations », a également souligné le porte-parole du groupe Mudoch Agbinibo.
Les majors pétrolières, cible des Vengeurs du Delta du Niger
Les majors pétrolières (Shell, Exxon, Chevron…) sont régulièrement attaquées depuis le début de l’année par plusieurs groupes rebelles. Récemment, Emmanuel Ibe Kachikwu, le ministre du Pétrole, rapportait que 1 600 oléoducs avaient été « vandalisés » depuis janvier 2016.
Pour l’heure, la compagnie américaine n’a pas encore fait de commentaire sur cette information. En mai, une installation de Chevron, également située au large de la ville de Warri, dans l’État de Delta, avait déjà été attaquée, entraînant une perte d’environ 35 000 barils par jour (mbj) de la production de pétrole brut journalière.
Une économie au bord du collapse
Les Vengeurs du Delta du Niger réclament que 60% des blocs pétroliers, détenus par des majors internationales soient attribués aux communautés locales. Mais la recrudescence depuis février de ce type d’attaques contre les installations pétrolières du pays a engendré une baisse de la production d’or noir. Ainsi, alors même qu’elle atteignait en moyenne 2 à 2,2 millions de barils par jour au premier trimestre 2016, la production pétrolière du pays s’est établie à 1,69 million de barils par jour entre mai et juin, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie.
A cela, il faut ajouter un contexte morose – amorcé en 2014 – des prix du brut en raison de la surproduction mondiale. Une situation qui entrave lourdement l’économie nigériane dépendante à 70% de la rente pétrolière.
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