Niger – Burkina : sale temps pour Hama Amadou… et Alizéta Ouédraogo

Selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel de Niamey que J.A. a consultée, Hama Amadou, son épouse et trente coïnculpés devront passer en jugement dans une vaste affaire de trafic de bébés. Alizéta Ouédraogo, l’ancienne « belle-mère nationale » du Burkina Faso, est quant à elle pour l’instant simplement citée.

Hama Amadou et Alizéta Ouédraogo. © AFP/Montage J.A.

Hama Amadou et Alizéta Ouédraogo. © AFP/Montage J.A.

Publié le 23 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Hama Amadou, l’ancien président de l’Assemblée, et son épouse crient au complot mais ils n’échapperont pas à un procès, pas plus que d’autres personnalités nigériennes accusées de trafic de bébés. L’instruction est close. Selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel dont J.A. a obtenu copie, seuls deux des trente-deux coïnculpés bénéficient d’un non-lieu. Les autres devraient être jugés au début de l’an prochain.

Parmi eux, outre Amadou et son épouse : l’ancien ministre Abdou Labo, Moussa Haitou, ancien directeur général de la Sonibank, et Maliki Barhouni, l’ancien secrétaire général de la Chambre de commerce de Niamey. Ainsi, bien sûr, que leurs épouses. Datée du 4 décembre et signée par Mai Moussa Bachir, doyen des juges d’instruction, l’ordonnance de renvoi a été notifiée aux intéressés quatre jours plus tard.

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La plupart des prévenues ont reconnu avoir eu recours à une "faiseuse de miracles" nigériane pour "accoucher". Traduction : pour acheter des bébés. Coût de "l’opération" : entre 7 600 et 15 200 euros. La femme de Hama continue de nier mais refuse de donner le nom de la clinique où elle a accouché, à Lagos. "Depuis quand doit-on prouver son innocence ? rétorque son entourage. Nous donnerons ce nom au procès."

Rôle central

Autre personnalité citée dans l’ordonnance de renvoi : Alizéta Ouédraogo l’ancienne présidente de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, qui avait la haute main sur l’économie du pays avant la chute de Blaise Compaoré.

Selon le juge, elle aurait joué un rôle central dans le trafic. Le document précise qu’elle "recrutait des candidats parmi les couples stériles et les orientait vers Ore", la ville du Sud nigérian où s’organisait le trafic. Elle les mettait alors en contact avec un certain Benjamin, un Yoruba résidant à Ouagadougou. Alizéta Ouédraogo est en exil en France depuis plus d’un mois. Elle n’est cependant pas inculpée.

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