Mozambique : le chef de la Renamo accuse le pouvoir de vouloir faire échouer les pourparlers de paix
Les pourparlers de paix sont toujours au point mort au Mozambique. Ce mercredi, le chef de la Renamo, principal parti d’opposition, Afonso Dhlakama, a dénoncé ce qu’il estime être des manœuvres du parti au pouvoir visant à faire échouer les discussions en cours.
Une rencontre entre deux médiateurs des pourparlers de paix au Mozambique et le chef du principal parti d’opposition, la Renamo, Afonso Dhlakama, était en effet prévue samedi 22 octobre. Elle visait à débloquer les discussions lancées en mai à Maputo, pour mettre fin au conflit larvé entre le gouvernement et le parti au pouvoir, le Frelimo, et l’ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine.
Mais ce rendez-vous n’aura pas lieu. « Nous nous étions mis d’accord [avec le président Filipe Nyusi, ndlr] pour que deux médiateurs viennent à Gorongosa pour me rencontrer », a affirmé Afonso Dhlakama à l’hebdomadaire Canal de Moçambique, paru mercredi 26 octobre. Mais, selon lui, l’armée a renforcé ses effectifs le matin-même de la rencontre, près de l’endroit où elle devait avoir lieu.
« Il y a eu un violent échange de tirs. J’ai même entendu les explosions d’ici », a poursuivi l’opposant, qui vit caché dans les montagnes de Gorongosa depuis octobre 2015. « Alors, j’ai appelé Mario Raffaelli [le coordinateur de la médiation, ndlr] pour lui dire que les forces armées étaient venues me tendre une embuscade. » « Je suis persuadé que le Frelimo comptait me capturer au moment de la rencontre. Il est prouvé qu’ils ont un plan pour me tuer », a-t-il assuré.
Vers une modification de la constitution
Sollicité par la presse, le médiateur italien nommé par l’Union européenne s’est refusé à tout commentaire sur la rencontre avortée. « Deux médiateurs sont effectivement allés à Gorongosa pour avoir une réunion avec Dhlakama », a confirmé à l’AFP sous couvert de l’anonymat un diplomate européen proche de la médiation. « Dhlakama leur a dit de faire demi-tour au dernier moment. Mais à aucun moment ils n’ont craint pour leur vie », a-t-il ajouté.
Une nouvelle session de pourparlers de paix a débuté la semaine dernière, malgré l’assassinat début octobre d’un des négociateurs de la Renamo, Jeremias Pondeca. Les deux parties se sont mises d’accord en septembre sur le principe d’une modification de la Constitution devant permettre la nomination de gouverneurs de l’opposition dans quelques-unes des onze provinces du pays.
Elles doivent désormais formellement se prononcer sur une proposition d’accord rédigée par les médiateurs à cet effet. Les négociations n’ont pas pour l’instant abouti à un cessez-le-feu.
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