Skye Bank cherche désespérément des repreneurs en Afrique de l’Ouest
Selon nos informations, le groupe nigérian, confronté à des problèmes de liquidités, s’apprête à céder plusieurs actifs dans la sous-région.
Trois mois à peine après son arrivée, le nouveau management de Skye Bank chamboule la structure du numéro 10 du marché nigérian (5,4 milliards d’euros d’actifs fin 2015).
Selon les informations de Jeune Afrique, le groupe dirigé depuis juillet par Tokunbo Abiru (ancien directeur exécutif du leader national First Bank of Nigeria) a entamé la cession de ses filiales en Guinée, en Sierra Leone et en Gambie. Contacté, le manager nigérian n’a pas répondu à nos sollicitations.
Le processus de cession est piloté par Greenwich Trust Limited. Cette banque d’investissement spécialisée, peu connue en dehors du Nigeria, avait déjà accompagné Skye Bank lors du rachat en 2014 du groupe Mainstreet Bank, né de la restructuration de quatre banques nigérianes ; elle conseille également les autorités d’Abuja pour un projet ferroviaire de près de 2 milliards de dollars.
Difficultés
La vente des trois filiales ouest-africaines du groupe – entrées en activité entre fin 2008 et mi-2010 – intervient dans un contexte particulièrement difficile pour Skye Bank, confronté à des problèmes de liquidités et d’importantes créances douteuses (elles avaient bondi de +136 % en un an à 28,6 milliards de nairas – 130 millions d’euros – fin septembre 2015). Ses pertes ont atteint 40,7 milliards de nairas en 2015, contre un bénéfice de 18,7 milliards de nairas un an plus tôt. Le groupe n’a publié aucun résultat trimestriel cette année.
L’échec de cette « banque domestique d’importance systémique » à se conformer aux exigences minimales de fonds propres avait d’ailleurs poussé la Banque centrale du Nigeria à imposer le départ de son directeur général Timothy Oguntayo et du président du conseil d’administration John Olatunde Ayeni – remplacé par Muhammad K. Ahmad, ancien patron de la commission nigériane des fonds de pension.
La cession de ces trois établissements s’annonce compliquée. Il s’agit de petites banques (moins de 5 % des actifs du groupe nigérian), occupant des positions minoritaires sur des marchés locaux déjà surpeuplés (entre douze et quinze établissements).
Selon nos informations, aucun investisseur n’a encore fait d’offre de rachat, à quatre jours de la date limite, fixée au lundi 31 octobre.
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