La Tunisie dément servir de base à des drones américains déployés en Libye
La Tunisie a démenti jeudi avoir permis à Washington d’utiliser son territoire pour déployer des drones en Libye, en réaction à des informations de presse aux États-Unis.
Belhassen Oueslati, le porte-parole du ministère tunisien de la Défense, a réagi le 27 octobre à un article du Washington Post, d’après lequel les États-Unis ont « secrètement étendu leur réseau mondial de bases de drones à l’Afrique du Nord, déployant des appareils sans pilote et du personnel militaire américain dans une structure en Tunisie pour mener des missions espionnes en Libye voisine ».
D’après le quotidien, les drones ont commencé à décoller de la base tunisienne fin juin et « ont joué un rôle-clé dans une vaste offensive aérienne américaine contre un fief de l’État islamique » en Libye.
« Utilisés par des Tunisiens et par personne d’autre »
« Dans le cadre de la coopération bilatérale tuniso-américaine, nous avons acquis des drones pour former nos militaires à utiliser cette technologie et pour le contrôle de nos frontières sud-est avec la Libye, afin de détecter tout mouvement suspect », a déclaré à l’AFP Belhassen Oueslati, le porte-parole du ministère de la Défense. Mais « le territoire tunisien n’a pas et ne sera jamais utilisé pour frapper des cibles en Libye. Les drones sont utilisés par des Tunisiens et par personne d’autre », a-t-il assuré.
Le ministère tunisien de la Défense a précisé que dans le cadre d’un partenariat tuniso-américain pour la lutte antiterroriste, « des militaires américains forment des membres de l’armée tunisienne à l’utilisation d’outils développés et de systèmes de contrôle à la frontière ».
Sans démentir le fait que des drones américains puissent s’être envolés à partir de la Tunisie, un haut responsable américain a de son côté indiqué à l’AFP que « pour être clair, il n’y a pas de bases américaines en Tunisie ».
Partenaires dans la lutte contre le terrorisme
« Des membres des services américains travaillent avec les forces de sécurité antiterroristes tunisiennes et partagent du renseignement provenant de plusieurs sources, y compris de plateformes aériennes non armées », a indiqué à l’AFP le colonel Mark R. Cheadle, porte-parole d’Africom.
« La Tunisie est un proche partenaire des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme » qui a « demandé du matériel militaire supplémentaire et des formations à Washington » après les sanglantes attaques jihadistes en 2015, et « les États-Unis ont fourni plus de 250 millions de dollars en assistance en matière de sécurité », a-t-il souligné.
La Tunisie, qui fait face depuis la révolution de 2011 à l’essor de la mouvance jihadiste, responsable d’attentats meurtriers, évoque régulièrement le « danger » que pose le chaos en Libye où s’est implanté le groupe État islamique fin 2014.
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