RDC : arrestations d’opposants à Kinshasa et Lubumbashi, gaz lacrymogènes dans la résidence de Kyungu

La police a procédé samedi à l’arrestation d’une dizaine de militants prodémocratie après un sit-in devant le siège de l’Union africaine (UA) à Kinshasa. Au même moment à Lubumbashi, des forces de l’ordre ont dispersé à coup de gaz lacrymogènes une réunion du Rassemblement dans la résidence de l’opposant Kyungu wa Kumwanza.

Des supporteurs du chef de l’opposition, Étienne Tshisekedi, rassemblés à Kinshasa le  31 juillet 2016. © John Bompengo/AP/SIPA

Des supporteurs du chef de l’opposition, Étienne Tshisekedi, rassemblés à Kinshasa le 31 juillet 2016. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 30 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Le climat politique demeure tendu en RD Congo. Plus on se rapproche de la fin du second et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila, plus le régime en place multiplie la répression contre ceux qui s’opposent au maintien du chef de l’État au-delà du 19 décembre.

Une dizaine de militants prodémocratie ont ainsi été interpelés samedi 29 octobre après un sit-in devant le siège de l’Union africaine (UA) à Kinshasa.

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« Six membres de Filimbi (sifflet en swahili) sont poursuivis pour trouble à l’ordre public et incitation à la révolte », a confirmé le colonel Ezekiel Mwana Mputu, porte-parole de la police dans la capitale congolaise, soulignant que les autres opposants arrêtés ont été relâchés.

Nous sommes venus rappeler à l’UA qu’elle porte une lourde responsabilité dans le coup d’État constitutionnel.

Sous une pluie battante, plus d’une trentaine de manifestants à l’appel du mouvement citoyen Filimbi avaient scandé des slogans rappelant la fin du mandat de M. Kabila dans un vacarme des coups de sifflet lors de leur sit-in devant le siège de l’UA,  en présence des policiers qui ont arraché leurs deux banderoles.

« Nous sommes venus rappeler à l’Union africaine qu’elle porte une lourde responsabilité dans le coup d’État constitutionnel décidé par le dialogue avec leur accord, » a déclaré l’un des organisateurs, Carbone Beni Wa Beya avant son interpellation. « Le 19 décembre sera la date de la fin du mandat du président Kabila conformément à la Constitution », a-t-il ajouté.

Présence d’une milice pro-Kabila à Lubumbashi ?

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À Lubumbashi, dans le sud-est du pays, des heurts ont opposé la police et plusieurs centaines de militants du Rassemblement de l’opposition qui sortaient d’une réunion politique organisée dans la résidence de l’opposant Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza, président de ce regroupement politique dans l’ex-province du Katanga.

Selon des témoins, les opposants ont d’abord été attaqués par une milice pro-Kabila dépêchée sur le lieu de la manifestation pour troubler son déroulement. Puis, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les militants du Rassemblement à coup de gaz lacrymogènes.

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 « Vingt-neuf personnes ont été arrêtées, 18 de l’UDPS et 11 de l’Unafec, deux partis du Rassemblement », a indiqué l’opposant Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza.

« La police a lancé des gaz lacrymogènes sur des personnes qui troublaient l’ordre public et qui ont caillassé les véhicules de la police », a rétorqué de son côté son chef local le général Bosco Galenga. « Sept sont incarcérées », a-t-il indiqué.

Le MLC lance un nouveau front anti-Kabila

Toujours samedi à Kinshasa, une quarantaine de partis politiques et une trentaine d’association de la société civile sous la houlette du Mouvement de libération du Congo (MLC) de l’ancien vice-président de la République Jean Pierre Bemba détenu à la Cour pénale internationale à La Haye, ont lancé le Front pour le respect de la Constitution.

« Le MLC, deuxième force de l’opposition à l’Assemblée nationale avait boycotté le dialogue national, rejetant en bloc toutes les résolutions issues de ces assises, particulièrement celle sur la prolongation du mandat du président au-delà du 20 décembre », a déclaré Eve Bazaïba, secrétaire général du parti.

Le dialogue national ouvert le 1er septembre a abouti après six semaines à la signature d’un accord entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition reportant à avril 2018 la présidentielle.

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