Bénin : interpellé dans une affaire de drogue, Sébastien Ajavon dénonce « une détention arbitraire »

L’homme d’affaires et ancien candidat à l’élection présidentielle Sébastien Ajavon a été interpellé vendredi après que de la cocaïne a été retrouvée dans un conteneur destiné à sa société, la Cajaf-Comon. Il était toujours détenu par la gendarmerie ce lundi dans la matinée, selon l’un de ses avocats.

L’homme d’affaires Sébastien Ajavon,  le 26 février 2016 devant son domicile à Cotonou. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.

L’homme d’affaires Sébastien Ajavon, le 26 février 2016 devant son domicile à Cotonou. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.

Fiacre Vidjingninou

Publié le 31 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Tout a commencé au port de Cotonou, quand des gendarmes ont intercepté ce vendredi 28 octobre un conteneur en provenance du Brésil et destiné à une entreprise contrôlée par « le roi du poulet », Sébastien Ajavon, arrivé troisième lors de l’élection présidentielle de mars 2016.

18 kilos de cocaïne

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Parmi les emballages de gésiers, les forces de l’ordre disent avoir découvert 18 kilos de cocaïne. Selon Boris Tchilao, commandant de la gendarmerie maritime du port de Cotonou qui s’est exprimé dans une vidéo retransmise sur le site Benin webtv.com, ces 18 kilos étaient destinés à « une consommation locale ».

Dans la foulée de cette découverte, des arrestations ont eu lieu au sein de la société de l’homme d’affaires, qui se trouve par ailleurs être le président du patronat béninois.

Interpellation vendredi

Après l’interception du conteneur, Sébastien Ajavon a donné vendredi après-midi une conférence de presse, pendant laquelle le troisième homme de la présidentielle a dénoncé des « manœuvres » destinées à « salir [sa] réputation. […] Sous le régime Yayi, les gens ont essayé de le faire mais ils n’y sont pas arrivés », a-t-il renchéri. Les auteurs de ce qui relève selon lui d’une manipulation s’y sont mal pris, a-t-il estimé, car « les produits n’ont pas été dissimulés dans les cartons, [mais] laissés à l’entrée » du conteneur.

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Quelques minutes seulement après sa conférence de presse qui se tenait au Bénin Marina hôtel à Cotonou, Ajavon était interpellé avant d’être transféré à la gendarmerie maritime, puis à l’Ocertid, l’office en charge de la répression du trafic illicite des drogues.

Quelques heures après son interpellation, des partisans accompagnés des secrétaires généraux des centrales syndicales ont manifesté toute la nuit devant la compagnie de gendarmerie maritime du port autonome de Cotonou pour réclamer la libération de l’ancien candidat.

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« Il est séquestré ! »

Selon les affirmations de l’homme d’affaires, l’office aurait refusé de se saisir du dossier. Il aurait alors été envoyé dans la nuit de vendredi à samedi à la compagnie de gendarmerie de la ville de Cotonou. Il s’y trouvait encore lundi matin selon un de ses avocats rencontré sur place, qui nous confiait : « M. Ajavon n’a pas reçu notification des charges retenues contre lui, ni de sa mise en garde à vue. Il est séquestré ! »

Les gendarmes ont voulu le présenter au procureur de la République près le tribunal de première instance de Cotonou lundi matin, avons-nous appris, mais celui-ci a opposé une fin de non-recevoir, estimant ne pas disposer de suffisamment d’éléments pour apprécier les faits, et a indiqué avoir transmis le dossier à l’Ocertid.

« Détention arbitraire »

« Je ne faiblirai pas, la vérité triomphe toujours. L’honneur de ma société, mes salariés, ma famille, sont en jeu », expliquait quant à lui Sébastien Avajon sur son compte Twitter samedi 29, avant de dénoncer « une détention arbitraire ».

Le même jour, une commission d’enquête mixte a été mise en place par le parquet, rapportait RFI« Une bonne nouvelle » selon Me Alain Orounla, l’un des avocats du richissime homme d’affaires, englué dans cette affaire rocambolesque dont les contours restent encore très flous.

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