Nigeria : des policiers et des soldats accusés par HRW d’avoir violé des victimes de Boko Haram

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a accusé lundi des responsables nigérians, notamment des policiers et des soldats, d’avoir abusé de femmes réfugiées dans des camps du nord-est du Nigeria. Il s’agiraient de victimes du groupe jihadiste Boko Haram.

Femmes et enfants rescapés de Boko Haram arrivent dans un camp de réfugiés à Yola, au Nigéria, le 2 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Femmes et enfants rescapés de Boko Haram arrivent dans un camp de réfugiés à Yola, au Nigéria, le 2 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 31 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

« C’est déjà terrible que ces femmes et jeunes filles n’obtiennent pas le soutien dont elles ont tant besoin après les traumatismes effroyables dont elles ont été victimes aux mains de Boko Haram », a déclaré ce lundi 31 octobre dans un communiqué Mausi Segun, chercheuse à HRW. « Mais c’est honteux et scandaleux que les personnes qui sont censées protéger ces femmes et ces filles les attaquent et abusent d’elles », a-t-elle poursuivi.

43 victimes recensées par Human Rights Watch 

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L’ONG HRW affirme avoir recensé en juillet 2016 43 femmes et filles dans sept camps de déplacés de Maiduguri, capitale de l’état du Borno (nord-est du pays), ayant été abusées sexuellement par des responsables de camps, des membres de milices d’autodéfense, des policiers et des soldats.

Quatre victimes interrogées par l’organisation de défense des droits de l’homme ont affirmé avoir été droguées et violées. En outre, trente-sept autres ont rapporté avoir été conduites à avoir des relations sexuelles avec ces responsables en échange de fausses promesses de mariage ou d’aide médicale et financière.

« Plusieurs de ces victimes ont déclaré avoir été abandonnées quand elles sont tombées enceintes. Elles et leurs enfants ont ensuite souffert de discriminations, d’abus, de stigmatisation de la part des autres habitants du camp », fustige HRW.

Sexe contre nourriture 

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L’organisation cite le témoignage d’une jeune fille de 17 ans, violée et mise enceinte par un policier. « Un jour, il m’a demandé d’avoir des relations sexuelles avec lui », raconte-t-elle. « J’ai refusé, mais il m’a forcée. Cela n’est arrivé qu’une fois, mais je suis tombée enceinte. Quand je lui en ai parlé, il a menacé de me tuer si j’en parlais à quelqu’un. J’étais terrorisée, et je n’ai pas porté plainte… », explique cette victime.

Selon HRW, les pénuries de nourriture, de vêtements, de médicaments sont telles dans les camps qu’elles rendent ces déplacés particulièrement vulnérables aux abus et à l’exploitation: « Dans certains cas, les hommes utilisent leur position de pouvoir et des cadeaux sous la forme de nourriture ou d’objets de première nécessité pour avoir des relations sexuelles avec ces femmes. »

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Pour rappel,  l’état du Borno a été dévasté par l’insurrection islamiste de Boko Haram et sa répression par l’armée et les services de sécurité. Ces violences ont fait au moins 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

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