Maroc – France : Mohammed VI prend en charge la défense du chanteur Saâd Lamjarred
Le roi du Maroc intervient dans l’affaire du chanteur marocain Saâd Lamjarred, mis en examen et écroué par la justice française pour viol aggravé. Ce lundi, Mohammed VI a mis à la disposition de l’inculpé son avocat, Maître Éric Dupond Moretti. L’affaire se politise.
L’information a été donnée, ce lundi 31 octobre, par la très officielle agence MAP. Mohammed VI a recommandé à la famille de la pop star marocaine Saâd Lamjarred, accusé de viol en France, de s’adjoindre les services de l’avocat Éric Dupond-Moretti, et a décidé de « prendre à sa charge les frais correspondants ».
Avec l’intervention du roi du Maroc, l’arrestation de Lamjarred qui a défrayé la chronique prend clairement l’allure d’une nouvelle affaire politique entre la France et le Maroc. Maître Eric Dupond Moretti, véritable ténor du barreau parisien, connu pour ses réquisitoires enflammés, connaît bien le palais royal. Il assure la défense de ce dernier dans le procès l’opposant aux deux journalistes français, Catherine Graciet et Eric Laurent, mis en examen il y a un an dans une affaire de chantage à l’égard du roi du Maroc.
Larges soutiens au Maroc et dans le Golfe
Jusque-là défendu par l’avocat français Jean-Marc Fedidi et le Marocain Brahim Rachidi, le chanteur Saâd Lamjarred a été mis en détention, vendredi 28 octobre, pour « viol aggravé » contre une jeune Française de 20 ans qui avait porté plainte contre lui. Sa défense marocaine avait introduit un appel pour obtenir sa libération.
Son arrestation a provoqué un tollé dans le milieu de ses fans au Maroc et dans les pays du Golfe, où il a une très large popularité. De nombreux Marocains, notamment des artistes connus, évoquent la thèse d’un piège qui lui aurait été tendu par ses adversaires du monde du showbiz.
L’incident de Neuilly
Les relations entre Paris et Rabat ont déjà déjà connu de sérieuses turbulences, notamment en 2014 suite à la convocation du numéro 1 des renseignements marocains, Abdellatif Hammouchi, par la justice française pour répondre à des plaintes pour torture. Après un an de gel diplomatique, Rabat et Paris avaient signé un avenant judiciaire donnant le droit à la justice marocaine d’être consultée par sa consœur française sur toute affaire impliquant de hauts responsables marocains en France.
Maintenant que l’affaire Lamjarred est entre les mains de l’avocat du palais, la suite promet bien des remous. En tout cas, elle risque de mettre les autorités françaises dans un sérieux embarras.
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