RD Congo : l’opposition enterre ses morts et dénonce « la barbarie de Kabila »

Six corps de militants de l’opposition, tués les 19 et 20 septembre lors des manifestations contre le président congolais Joseph Kabila, ont été exposés publiquement lundi à Kinshasa, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des partisans de l’opposition congolaise, le 31 juillet 2016 à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Des partisans de l’opposition congolaise, le 31 juillet 2016 à Kinshasa. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 31 octobre 2016 Lecture : 1 minute.

Les dépouilles ont été exposées au siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi. Environ 2 000 militants de la formation politique se sont rassemblés sur le lieu des funérailles où les six cercueils de couleur blanche couverts du drapeau blanc-bleu-rouge-jaune de l’UDPS sont exposés.

Les membres des familles des défunts et d’autres militants du parti, la plupart en larmes, ont entonné des slogans contre le pouvoir alors qu’ils rapportaient les corps depuis la morgue de l’hôpital Bondeko, dans la commune de Limete (centre de Kinshasa) où les corps avaient été gardés depuis plus d’un mois.

L’UDPS, qui prévoit d’enterrer les six militants mardi au cimetière de Kinkole – situé à plus de 20 km dans l’est de Kinshasa – a directement accusé le président d’être responsable de cette situation : « Nos combattants ont été tués par la barbarie de M. Kabila », a déclaré Jean-Marc Kabund, secrétaire général du parti.

Rassemblements interdits par les autorités

Dans le même temps, le vice-gouverneur de la capitale congolaise Clément Bafiba a rappelé la mesure consistant à différer jusqu’à nouvel ordre tout rassemblement, toute manifestation à caractère politique, à Kinshasa. « Les organisateurs ne donnent aucune garantie quant à leur capacité de conduire sans débordement une manifestation sur la place publique », s’est-il justifié dans un communiqué daté du lundi 31 octobre.

« Il s’agit d’un enterrement, il y a six corps, donc six familles et leurs connaissances. Il doit éviter d’avoir la peur bleue », a réagi le secrétaire général de l’UDPS suite à cette déclaration.

Au moins 53 personnes tuées en septembre

Les 19 et 20 septembre, au moins 53 personnes – 49 civils et 4 policiers – ont été tuées, selon l’ONU, lors d’une manifestation à l’appel du Rassemblement constitué autour d’Étienne Tshisekedi. Les manifestants exigeaient le départ de Joseph Kabila le 20 décembre, la date légale de la fin de son mandat.

Depuis, les autorités et les principaux leaders de l’opposition se renvoient mutuellement la responsabilité de ces violences.

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