Afrique du Sud : Jacob Zuma menacé par un rapport explosif

Le président sud-africain a retiré ce mercredi son recours devant la justice pour empêcher la publication d’un rapport sur la corruption au sommet de l’État. Un document potentiellement très embarrassant pour Jacob Zuma, alors que se multiplient les appels à sa démission. À la mi-journée, un photographe de l’AFP a constaté que la police tirait des balles en caoutchouc contre des opposants réunis devant le palais présidentiel à Pretoria.

Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA

Le président sud-africain Jacob Zuma devant le Parlement au Cap, le 29 avril 2016. © Mike Hutchings/AP/SIPA

Publié le 2 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Ce rapport très attendu sur la corruption au sommet de l’État a été rédigé par la médiatrice de la République Thuli Madonsela, avant qu’elle ne quitte mi-octobre son poste où elle était chargée de veiller au bon usage des deniers publics.

Au cœur du document se trouve la sulfureuse famille d’affaires Gupta, proche du Président et soupçonnée d’intervenir notamment dans la nomination de ministres. S’il reconnaît être proche de la famille, le chef de l’État a toujours nié toute influence des Gupta dans ses décisions politiques.

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Zuma renonce à bloquer la sortie d’un rapport sur la corruption

« J’ai pour instruction de retirer le recours », a déclaré l’avocate du Président, Anthea Platt, à l’ouverture de l’audience mercredi 2 novembre. Jusqu’à présent, les avocats du chef de l’État se battaient pour obtenir le blocage de la publication du rapport.

Ce mercredi, plusieurs partis d’opposition et des membres de la société civile manifestaient dans les rues de Pretoria et devant le palais présidentiel pour réclamer la démission de Jacob Zuma.

La police tire des balles en caoutchouc pour disperser les opposants 

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À la mi-journée, un photographe de l’AFP a rapporté que la police sud-africaine avait tiré des balles en caoutchouc et utilisé des canons à eau contre plusieurs milliers de manifestants réunis devant le palais présidentiel à Pretoria pour réclamer le départ du chef de l’État. Après cet incident, les manifestants de l’opposition continuaient cependant à se masser devant les grilles de la résidence du président Zuma, gardées par des policiers anti-émeute, rapporte l’AFP.

Les opposants – dont la majorité sont des militants des Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale), se sont rendus à la présidence après la décision de justice ordonnant la publication du rapport qui devrait être disponible à partir de 15h00 GMT sur le site du médiateur de la République.

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Les appels à la démission se multiplient 

La publication du rapport pourrait être très gênante pour Jacob Zuma qui, après avoir survécu à plusieurs scandales depuis sa prise de fonction en 2009, est de plus en plus critiqué à la suite du revers historique du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) aux élections municipales d’août.

Dans une charge inédite contre le président Zuma, la très respectée fondation Nelson Mandela a appelé mardi, à mots couverts, au départ du chef de l’État. Il est temps que « les personnes qui compromettent notre démocratie et pillent ses ressources rendent des comptes », a estimé la fondation de l’ancien président Nelson Mandela (1994-1999), figure de l’ANC.

« Nous appelons le parti au pouvoir à prendre les mesures nécessaires pour protéger l’État et le placer dans des mains sûres et capables », a-t-elle ajouté dans un communiqué, alors que les appels à la démission à l’encontre de Jacob Zuma se multiplient, y compris au sein de son propre parti. 

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