Mozambique : au moins trois responsables politiques assassinés en une semaine

Au moins trois responsables politiques du parti au pouvoir et de l’opposition ont été tués au Mozambique en moins d’une semaine, a annoncé mardi la police, au moment où les pourparlers de paix entre gouvernement et opposition sont suspendus.

Filipe Nyusi © Ferhat/AP/SIPA

Filipe Nyusi © Ferhat/AP/SIPA

Publié le 2 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Arao Chiguemane et Antonio Macurreia, tous deux représentants locaux du Frelimo, le parti au pouvoir au Mozambique depuis l’indépendance en 1975, ont été assassinés samedi à Mutua, dans le centre du pays, par « une dizaine de bandits armés de la Renamo [ le parti de l’opposition, NDLR] », a déclaré le porte-parole de la police, Inacio Dina, lors d’une conférence de presse mardi 1 novembre à Maputo.

« Ils ont été enlevés, séquestrés et tués. Un troisième homme, qui a été blessé, a réussi à fuir et a confirmé que les bandits se revendiquaient de la Renamo », a précisé le porte-parole.

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Les représentants de l’opposition également ciblés 

Moins de 24 heures plus tard, Juma Ramos, le chef de la Renamo à l’assemblée provinciale de Sofala, également dans le centre du Mozambique, a été tué par balles par deux hommes non identifiés à Beira, le deuxième ville du pays, à 50 km du premier incident, a ajouté Inacio Dina.

Selon la Renamo, un quatrième homme, Luciano Augusto, un ancien guérillero et membre du parti, a également été assassiné chez lui à Gurué (nord) jeudi dernier.

Les deux camps s’accusent mutuellement 

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Face à cette vague d’assassinats, les deux camps s’accusent mutuellement. « Les escadrons de la mort du Frelimo [le parti au pouvoir, NDLR] sont les responsables » de ces assassinats, a affirmé mardi 1er novembre le porte-parole du parti, Antonio Muchanga, faisant référence à des milices gouvernementales qui sillonnent les bastions de l’opposition pour éliminer les partisans de la Renamo.

Le Frelimo et le gouvernement ont rejeté ces accusations et attribuent en retour à la Renamo des attaques dans le centre du pays qui paralysent quasiment l’activité de la région. La Renamo, principal parti d’opposition et ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), a repris les armes en 2013 pour contester la mainmise du Frelimo sur le pouvoir.

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Pourparler suspendus 

Vendredi, les pourparlers entre le gouvernement et la Renamo qui se tiennent depuis fin mai dans la capitale mozambicaine en présence de médiateurs internationaux ont été suspendus pour quinze jours sans réelle avancée.

Le processus de paix est fragilisé ces dernières semaines, depuis l’assassinat de Jeremias Pondeca, l’un des négociateurs de la Renamo le 8 octobre dernier à Maputo. 

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