Soudan du Sud : le Kenya retire ses troupes après le limogeage du commandant de la Minuss
Le Kenya a annoncé mercredi le retrait de ses troupes au sein de la Minuss après le limogeage du commandant kényan des Casques bleus dans ce pays, accablés par un rapport onusien pour leur réaction « chaotique et inefficace » aux violences de juillet à Djouba.
Le contingent kényan, l’un des plus importants de la mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss), compte environ 1 000 soldats sur les 13 500 hommes déployés.
Le Kenya consterné par le limogeage de son général
« Le gouvernement du Kenya estime que le déploiement de ses troupes au Soudan du Sud n’est plus tenable et constitue une menace pour leur sécurité et leur bien-être », affirme le ministère kényan des Affaires étrangères dans un communiqué publié mercredi, disant avoir appris avec « consternation » le limogeage du général Johnson Mogoa Kimani Ondieki.
« La Minuss souffre de dysfonctionnements fondamentaux, structurels et systémiques », a ajouté le ministère. « Il est regrettable qu’au lieu de s’attaquer directement à ces lacunes, les Nations unies aient décidé de les attribuer injustement à un seul individu ».
Réaction « chaotique et inefficace » des Casques bleus, selon un rapport
Une enquête publiée mardi 1er novembre par l’ONU rapporte que les Casques bleus au Soudan du Sud auraient réagi de manière « chaotique et inefficace » aux violences de juillet à Djouba, et n’auraient pas su protéger les civils d’agressions sexuelles.
Le rapport met en cause des lacunes de commandement au sein de la Minuss, « le manque de préparation » des Casques bleus face à l’imminence prévisible d’une reprise des affrontements entre forces gouvernementales et rebelles sud-soudanais, et une « aversion aux risques » les rendant réticents à user de la force pour protéger les civils.
En outre, cette enquête – qui a mené au limogeage immédiat du général kényan – affirme que la force onusienne au Soudan du Sud a notamment « échoué à répondre » à l’incursion le 11 juillet de soldats sud-soudanais dans un hôtel proche d’une base des Nations unies et abritant des employés d’organisations internationales. Selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch publié en août, plusieurs employées étrangères avaient été violées et un journaliste sud-soudanais abattu devant témoins.
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