Burkina : les balais fleurissent la tombe de Sankara

À l’appel du « Balai citoyen », quelque 300 personnes ont déposé dimanche des balais sur la tombe de Thomas Sankara pour commémorer le 65e anniversaire de sa naissance. Ce geste symbolique vise à demander « justice » pour l’ex-président du Burkina Faso, assassiné lors d’un coup d’État le 15 octobre 1987.

Des membres de l’opposition se recueillent sur la tombe de Thomas Sankara, le 15 octobre 2014. © AFP

Des membres de l’opposition se recueillent sur la tombe de Thomas Sankara, le 15 octobre 2014. © AFP

Publié le 22 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Réunis à l’initiative du mouvement "Balai citoyen", ils étaient environ 300 rassemblés au cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou. Présents en ce dimanche 21 décembre 2014 pour célébrer le 65e anniversaire de la la naissance de Thomas Sankara, ils ont symboliquement déposé des balais sur sa tombe pour demander "justice" et connaître la vérité sur l’assassinat de l’ex-président.

"Le balai a une symbolique pour certaines ethnies. C’est demander à celui qui est mort de désigner les auteurs de sa mort. C’est un appel à la réouverture du dossier Sankara", a expliqué le rappeur Smockey, cofondateur du "Balai citoyen". Ce mouvement de la société civile a été très actif dans la chute du président Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre par la rue alors qu’il voulait réviser la Constitution pour se maintenir au pouvoir. "Blaise" était arrivé au pouvoir en 1987 lors d’un coup d’État contre Thomas Sankara, tué lors de ces événements.

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>> Lire aussi notre récit : Thomas Sankara, 16 h 30, le 15 octobre 1987

"Revalorisation de l’image de Sankara"

Avec la chute du président Compaoré, "nous avons réussi à obtenir une première étape de la victoire. Nous sommes à la seconde, celle de la justice. La troisième qui suivra sera celle de la revalorisation de l’image (de Sankara, NDLR) ainsi que l’enseignement de ses idées", a énuméré Smockey. Derrière lui, des balais étaient déposés sur la tombe de Sankara ainsi que sur celles des douze hommes tombés avec lui lors du coup d’État du 15 octobre 1987.

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Thomas Sankara, révolutionnaire et chantre du panafricanisme, s’est imposé comme la référence politique majeure des manifestants qui ont chassé le président Compaoré. L’assemblée réunie dimanche autour de sa tombe, qui comptait des hommes politiques mais surtout des militants du "Balai citoyen", a appelé les autorités à passer "des paroles aux actes".

Le nouveau président Michel Kafando, en place pour un an, a promis des investigations pour identifier sa dépouille, une demande de longue date de la famille Sankara. Des doutes existent sur le fait que le corps enterré soit bien le sien. Le dossier Sankara "sera entièrement rouvert et la justice sera rendue", a aussi affirmé Michel Kafando. 

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(Avec AFP)

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