Premier prêt de la BAD à l’Algérie depuis dix ans

Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé mercredi un prêt de 900 millions d’euros. C’est le premier à être sollicité par Alger auprès de l’institution financière panafricaine depuis 2006, alors que le pays essaie de mettre sur les rails une transformation structurelle de son économie.

Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien, et Akinwumi Adesina, le président de la BAD, le 19 avril 2016, à Alger. © AfDB President/Flickr

Abdelmalek Sellal, le Premier ministre algérien, et Akinwumi Adesina, le président de la BAD, le 19 avril 2016, à Alger. © AfDB President/Flickr

Publié le 3 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Une petite bouffée d’air bienvenue : la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé le mercredi 2 novembre un prêt de 900 millions d’euros en faveur de l’Algérie. Les conditions de ce financement n’ont pas été détaillées.

Ce montant est alloué officiellement au Programme d’appui à la compétitivité industrielle et énergétique en Algérie (Pacie), l’un des volets du Nouveau modèle de croissance économique (NMCE) discuté à l’occasion de la réunion de consultation entre le gouvernement, le patronat et les syndicats le 4 juin 2016 et approuvé le par le Conseil des ministres le 26 juillet 2016.

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Le « Nouveau modèle » vise une transformation structurelle et une diversification de l’économie du pays, de manière à réduire la dépendance de l’Algérie à la rente pétrolière (49 % des revenus de l’État et 96 % des recettes d’exportations). Les priorités dans l’agriculture, l’industrie, l’énergie, le tourisme et les TIC doivent ainsi être revues.

Les revenus pétroliers algériens ont été divisés par deux depuis le début de la chute des cours mi-2014. À 62 milliards de dollars en 2014, ils ne devraient pas dépasser 25 milliards à la fin de 2016. Le Fonds de régulation des recettes (FRR), qui sert à éponger le déficit, est presque totalement asséché. Les réserves de change ? De 194 milliards de dollars début 2014, elles sont tombées aujourd’hui à 110 milliards. Certains économistes les situent même au-dessous de 40 milliards à l’horizon 2018.

Une inquiétude que partage la BAD qui note que « le déficit budgétaire a atteint 20% du PIB en 2015, tandis que celui du compte courant a presque triplé pour se chiffrer à 16 % du PIB ».

Une première depuis 10 ans

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Le prêt approuvé par l’institution panafricaine survient six mois après la visite de son président, le Nigérian Akinwumu Adesina, à Alger, en avril dernier.

Si la BAD est active depuis 1971 en Algérie (quatrième actionnaire africain de la Banque avec 4,21 % du capital), où elle a approuvé 40 opérations pour un total de 3 milliards de dollars environ, le pays d’Afrique du Nord « est restée un État non-emprunteur au sein de la Banque [depuis 2006] », est-il noté dans le document de stratégie-pays de la BAD également approuvé par le conseil d’administration mercredi.

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« Les autorités algériennes ont sollicité la Banque pour appuyer le NMCE 2016-2019. […]  Les interventions de la Banque s’articuleront autour [de] l’appui à l’industrialisation [et du] soutien à la transformation du secteur énergétique », indique la BAD qui ne compte dans le pays qu’une petite dizaine d’opérations d’assistance technique (d’un montant total de 9 millions de dollars), suite au désendettement extérieur algérien engagé en 2004.

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