Tunisie : fin de la campagne pour le second tour de l’élection présidentielle
Les Tunisiens de l’étranger, notamment en France, ont commencé à voter dès vendredi, dernier jour de la campagne pour le second tour de la présidentielle, qui opposera dimanche Moncef Marzouki à Béji Caïd Essebsi. Près de 5,3 millions d’électeurs sont appelés aux urnes.
L’ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi et le président sortant Moncef Marzouki avaient prévu des meetings vendredi 19 décembre en fin d’après-midi et en début de soirée sur l’avenue Bourguiba, haut lieu de la révolution dans le centre-ville de Tunis, au dernier jour de la campagne électorale.
Arrivé en tête au premier tour, Béji Caïd Essebsi, 88 ans, fait figure de favori. Son parti, Nidaa Tounes, est arrivé premier aux législatives de fin octobre avec 86 sièges sur 217, devant les islamistes d’Ennahdha (69 sièges).
Moncef Marzouki, 69 ans, se pose lui en défenseur des libertés et en rempart contre le retour de l’ancien régime que représente pour lui Caïd Essebsi ayant servi sous les présidents Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali.
Aucun débat n’a opposé les deux candidats, Essebsi s’y étant refusé malgré l’insistance de son rival qui l’y a même invité, non sans ironie, dans des affiches placardées à Tunis.
Ceci n’a pas empêché la campagne d’être acrimonieuse, chacun des deux finalistes dépeignant l’autre comme la pire option pour le pays. "Une guéguerre impitoyable où tous les coups ou presque sont permis", a jugé vendredi le quotidien Le Temps.
Moncef Marzouki a ainsi assuré que le camp adverse se préparait à tricher au second tour, ce qui lui a valu un avertissement de l’instance électorale. Béji Caïd Essebsi a de son côté lancé que son rival était le candidat des islamistes et même des "salafistes jihadistes", l’accusant également d’incompétence et d’avoir "ruiné" le pays avec ses alliés islamistes.
>> Lire aussi : Des jihadistes revendiquent les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi
Ce scrutin intervient dans un climat de menace terroriste. Dans une vidéo revendiquant l’assassinat de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, des jihadistes ralliés au groupe État islamique (EI) ont menacé de nouvelles violences.
Sans faire référence à cette vidéo, le gouvernement tunisien a affirmé jeudi que "les menaces n’empêcheront pas l’électorat tunisien de se rendre en masse aux urnes". Comme lors des précédents scrutins, des dizaines de milliers de militaires et policiers seront déployés.
Le président de l’instance électorale, Chafik Sarsar, a reconnu l’existence de "dangers possibles et probables", tout en estimant qu’ils ne devaient "pas porter atteinte à l’ambiance des élections". Les autorités ont aussi annoncé la fermeture des principaux points de passage avec la Libye, en proie au chaos, de vendredi minuit (jeudi 23h00 GMT) jusqu’au 24 décembre.
(Avec AFP)
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