Burundi : une pluie de mesures s’abat sur la population pour renflouer les caisses de l’État

Depuis que l’Union Européenne a suspendu son aide au gouvernement du Burundi, Bujumbura tente de maximiser ses rentrées d’argent et de réduire ses dépenses au strict minimum. Les décisions prises pour cela sont parfois surréalistes.

Scène de rue à Bujumbura, en juillet 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Scène de rue à Bujumbura, en juillet 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Armel Bukeyeneza

Publié le 7 novembre 2016 Lecture : 1 minute.

Après l’obligation pesant sur les habitants de la capitale d’acheter un cahier dit de ménage à 2000 francs burundais (soit 1,40 euro) − sous peine d’être pris pour des rebelles − , ou bien celle de porter un gilet d’une valeur de 13 500 francs burundais pour tout conducteur de taxi vélo, Freddy Mbonimpa, le maire de Bujumbura, vient d’instaurer une taxe de stationnement sur la voie publique.

Côté dépenses publiques, le président du sénat, Révérien Ndikuriyo, vient quant à lui de jeter un pavé dans la marre en déclarant ce 28 octobre à Gitega, au centre du pays, que la gestion des salaires des enseignants pourrait bientôt être à la charge des communes.

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Les communes en difficulté

«Les communes ont des difficultés à payer leurs salariés qui, souvent, ne sont pas plus d’une dizaine. Et certaines comptent jusqu’à 500 enseignants », s’exclame Emmanuel Mashandari, président du syndicat Conapes (Conseil national du personnel de l’enseignement secondaire).

Il rappelle que les enseignants représentent 82% des fonctionnaires de l’État. Pour le syndicaliste, « les communes sont incapables de les gérer, ni financièrement ni techniquement».

De son côté, Faustin Ndikumana, président de la Parcem (Parole et action pour le réveil des consciences et évolution des mentalités) estime qu’on aurait dû commencer par un audit sur le budget des mairies avant d’instaurer une telle mesure.

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Lourdes sanctions économiques

Pour certains, l’économie du Burundi commence à ressentir les effets des sanctions prises par ses différents partenaires, notamment occidentaux.

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Pour rappel, l’Union Européenne a suspendu son aide directe au gouvernement depuis le 14 mars 2016, suite à la crise politique qui a éclaté le 26 avril 2015 après que le Président Pierre Nkurunziza a annoncé briguer un troisième mandat.

Plus récemment encore, l’Union Européenne a décidé de ne plus faire transiter l’argent des militaires burundais en mission en Somalie par les caisses de l’État. De quoi inquiéter Bujumbura, qui ne remettait à ses troupes que 80 % des sommes versées.

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