Tunisie : des jihadistes revendiquent les assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi

Abou Mouqatel (de son vrai nom Abou Bakr al-Hakim), un jihadiste tunisien recherché par les autorités, a revendiqué mercredi l’assassinat de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, tués en 2013.

Manifestation contre le parti islamiste Ennahdha, en février 2013. © AFP

Manifestation contre le parti islamiste Ennahdha, en février 2013. © AFP

Publié le 18 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 15 heures 15

"Oui tyrans, c’est nous qui avons tué Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi". C’est Abou Mouqatel, de son vrai nom Boubaker El Hakim, qui parle. Dans une vidéo tournée dans un lieu non identifié et diffusée mercredi 17 décembre, le jihadiste tunisien est entouré de trois autres hommes en uniforme de combat et portant des armes, des bannières noires jihadistes flottant derrière eux.

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"Nous allons revenir et tuer plusieurs d’entre vous. Vous n’allez pas vivre tranquillement tant que la Tunisie n’applique pas la loi islamique", a-t-il menacé, en appelant les Tunisiens à "prendre les armes" et à prêter allégeance à l’État isIamique.

Capture d’image d’une vidéo postée le 18 décembre 2014. © AFP

"Mon message aux tyrans de Tunisie et à leurs soldats: entre nous il (n)’y a (que) les armes", a poursuivi le jihadiste.

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C’est la première fois que ces attaques sont revendiquées. L’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd a été tué le 6 février 2013 à Tunis. Le 25 juillet de la même année, Mohamed Brahmi, opposant nationaliste de gauche, était lui aussi assassiné près de Tunis.

"Le ministère de l’Intérieur et les Tunisiens sont plus forts que ces terroristes. Ils ne représentent rien pour nous", a réagi le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui.

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>> Lire aussi :  Mais qui a commandité l’assassinat de Chokri Belaïd ?

Entre 2 000 et 3 000 Tunisiens ont rejoint les groupes extrémistes, dont celui de l’EI, pour combattre en Syrie et en Irak, selon un bilan officiel et les autorités tunisiennes craignent que le retour de certains d’entre eux ne déstabilise le pays.

Franco-Tunisien né à Paris le 1er août 1983, Boubaker El Hakim avait été condamné en mai 2008 à sept ans de prison ferme, assortis d’une période de sûreté des deux tiers. Remis en liberté en janvier 2011, il ne fait depuis lors l’objet d’aucune enquête en France.

Considéré comme l’un des principaux organisateurs d’une filière jihadiste vers l’Irak où il s’était rendu pour combattre, ce jihadiste s’était illustré en appelant dans plusieurs reportages réalisés en Irak par des médias français ses "frères" du quartier populaire de Paris où il vivait, à le rejoindre.

>> Lire aussi : Sur les routes du jihad pour la Syrie ou l’Irak

"Mécréance"

Un autre jihadiste, identifié comme Abou Mossaab, a appelé dans la même vidéo les Tunisiens à boycotter le second tour de la présidentielle qui oppose, dimanche le président sortant Moncef Marzouki au chef du parti anti-islamiste Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi : "Elles (les autorités) vous poussent à la mécréance avec ces élections".

L’armée est sur le qui-vive depuis octobre pour parer à tout acte "terroriste". Des dizaines de milliers de policiers et militaires seront déployés pour le scrutin.

(Avec AFP)
 

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