Green bonds : le Maroc se met à l’endettement vert

Après l’Agence marocaine pour les énergies renouvelables (Masen) qui vient de boucler une émission de « green bonds » (obligation financière environnementale) de 100 millions d’euros, BMCE Bank of Africa devient la première banque marocaine à recourir à ce type de financement, à hauteur de 45 millions d’euros.

Une agence Bank of Africa Mali. © DR

Une agence Bank of Africa Mali. © DR

fahhd iraqi

Publié le 8 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Alors que le royaume accueille la 22ème Conférence internationale sur le climat (COP22), les entreprises marocaines multiplient les émissions de « green bonds ». Le directeur général de l’Agence marocaine pour les énergies renouvelables (Masen), Mustapha Bakkoury, avait annoncé lors du Climate Finance Day le 4 novembre à Casablanca la finalisation d’une opération de financement sous forme d’obligations vertes pour un montant de 100 millions d’euros.

Le jour même, l’Autorité marocaine des marchés de capitaux accordait son feu vert pour une émission de BMCE Bank of Africa pour une ligne de « green bonds » de 500 millions de dirhams (environ 45 millions d’euros), lui permettant ainsi d’être la première banque marocaine à recourir à ce type de financement.

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Réservée jusqu’en 2012 aux quelques émetteurs supranationaux qui jouissent d’un rating AAA, la possibilité d’émettre des titres de créances dédiés au financement des projets avantageux sur le plan environnemental séduit de plus en plus d’opérateurs privés à travers le monde ces dernières années. Depuis la première émission de ce genre pour 600 millions d’euros, réalisée en 2007 par la Banque européenne d’investissement, l’encours mondial de ces obligations vertes n’a cessé de progresser pour avoisiner, à fin 2015, quelque 41 millions de dollars.

Une banque « green friendly »

BMCE Bank of Africa a mandaté pour cette opération le cabinet VigeoEiris « en vue d’émettre une assurance sur le caractère vert de ces obligations », souligne la note d’information visée par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). En d’autres termes, la banque de Othman Benjelloun réservera les 500 millions de dirhams levés exclusivement au financement des projets pour la production d’énergie renouvelable ou l’amélioration de l’efficacité énergétique.

Et il faut croire que la banque n’a que l’embarras du choix : « BMCE Bank dispose d’un portefeuille de projets (éolien, solaire, hydroélectrique, etc.) à financer dépassant largement le montant de 500 millions de dirhams de dettes bancaires. Ces projets s’inscrivent dans le cadre d’investissements pouvant varier entre 45 millions de dirhams et 2,7 milliards de dirhams », indique le document d’information.

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Cette opération s’inscrit par ailleurs dans la droite ligne de la stratégie de la banque qui, depuis plusieurs années déjà, met en place des solutions de financement durables au profit de ses clients. En 2012, la banque a été pionnière dans la promotion du « green business » avec le lancement du BMCE Energico, un prêt dédié aux projets d’efficacité énergétique.

BMCE Bank avait également créé un Fonds commun de placement socialement responsable « FCP Capital ISR » et depuis 2015, elle est partie prenante du programme MorSEFF (Facilité de Financement de l’Énergie durable au Maroc), élaboré avec l’appui de l’Union européenne, de l’Agence française de développement (AFD) et de la Banque de développement allemande, KfW.

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Cette toute dernière émission de « green bonds » fera sans doute à nouveau des émules sur la place. Le groupe Banque centrale populaire (BCP) serait d’ailleurs en train de lui emboîter le pas en en préparant une à son tour.

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