États-Unis : Nkurunziza en tête des premières réactions africaines à la victoire de Donald Trump

À l’instar du Burundais Pierre Nkurunziza, qui a été le premier chef d’État africain à féliciter mercredi matin Donald Trump pour son élection à la présidence des États-Unis, plusieurs personnalités du continent ont réagi à la victoire du républicain. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en fait partie.

Le président burundais Pierre Nkurunziza fait la queue pour voter, à Ngozi, dans le nord du Burundi le 21 juillet 2015. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Le président burundais Pierre Nkurunziza fait la queue pour voter, à Ngozi, dans le nord du Burundi le 21 juillet 2015. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 9 novembre 2016 Lecture : 4 minutes.

Donald Trump au soir de son élection, serrant la main de son futur vice-président Mike Pence , le 9 novembre 2016. © Evan Vucci/AP/SIPA
Issu du dossier

Trump, 45e président des États-Unis

Donald Trump a remporté mercredi 9 novembre l’élection présidentielle américaine, coiffant au poteau sa concurrente démocrate Hillary Clinton et succédant ainsi à Barack Obama à la Maison Blanche.

Sommaire

« M. Donald Trump, au nom du peuple burundais, nous vous félicitons chaleureusement. Votre victoire est celle de tous les Américains », a déclaré le 9 novembre Pierre Nkurunziza, le chef de l’État du Burundi, sur son compte Twitter.

la suite après cette publicité

En froid avec la communauté internationale, États-Unis en tête, qui ont longtemps dénoncé son troisième mandat à la tête de son pays, Pierre Nkurunziza espère sans doute que le nouveau locataire de la Maison Blanche sera plus conciliant avec le régime de Bujumbura. D’autant que l’administration Obama avait imposé des sanctions contre plusieurs proches du président burundais.

« Nous ne sommes pas dans cette logique », tente pourtant de justifier Willy Nyamitwe, conseiller principal en communication de la présidence burundaise.

« Cette victoire de Trump ressemble plus à ce qui s’est passé au Burundi. Contrairement à ce que les faiseurs d’opinion, médias et certains spécialistes, essayent souvent de faire croire, le peuple a toujours le dernier mot », poursuit-il, confiant que « Trump prendra la bonne décision lorsque la vérité sur la situation réelle au Burundi va éclater ».

La société civile burundaise en exil, très opposée au maintien au pouvoir de Nkurunziza, espère de son côté « un président Trump différent du candidat Trump ».

la suite après cette publicité

Joseph Kabila disponible pour « œuvrer » avec Trump

la suite après cette publicité

En Ouganda, le président Yoweri Museveni a expliqué dans un tweet qu’il a « hâte de travailler avec Donald Trump », saluant également la victoire du magnat de l’immobilier.

Dans la RDC voisine, cette élection de Donald Trump n’est pas non plus regardée d’un mauvais œil par le régime en place à Kinshasa, tant la pression américaine s’était accentuée ces derniers mois sur le pouvoir de Joseph Kabila, soupçonné de vouloir se maintenir au pouvoir.

« Le chef de l’État [congolais] saisit cette occasion historique pour exprimer sa disponibilité à œuvrer avec le président [américain] élu à l’affermissement des relations d’amitié et de coopération qui existent fort heureusement entre la RDC et les États-Unis », indique un communiqué de la présidence congolaise. « Le peuple a parlé », a ajouté Atoki Ileka, l’ambassadeur congolais en France, félicitant « le président élu Donald J. Trump ».

« Le Sénégal entend poursuivre ses relations privilégiées avec les États-Unis », a déclaré pour sa part Macky Sall, le président sénégalais, dans un message de félicitation à Donald Trump posté sur Twitter. Idem pour le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui a tenu à « [féliciter] Donald J. Trump, 45e président des États-Unis, pays ami du Gabon ».

Une « victoire bien méritée » pour Paul Kagame

Sur le même réseau social, Paul Kagame, le président rwandais, a pour sa part salué la « victoire bien méritée » de Donald Trump, expliquant qu’il était « impatient de poursuivre les bonnes relations » entre le Rwanda et la nouvelle administration américaine.

Paul Biya, le président camerounais, a de son côté envoyé une lettre au président américain nouvellement élu pour « [l’] assurer de [sa] disponibilité à œuvrer encore davantage à la consolidation et à la promotion continues des excellentes relations d’amitié et de coopération qui existent entre [leurs] États et [leurs] peuples ».

Pour l’Afrique, c’est le brouillard total.

Pour l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou, « Bernie Sanders était le candidat idéal capable de battre Trump », car selon lui, « Hillary n’incarne pas vraiment le rêve démocrate porté par Barack Obama ».

Pour Alice Nkom, avocate camerounaise et ancienne conseillère d’Hillary Clinton, « le peuple s’est exprimé et a décidé, donc il faut le respecter. Vive l’alternance ». Mais pour elle, le grand gagnant est le président russe Vladimir Poutine : « Il rentre aux États-Unis par la grande porte. Pour l’Afrique, en revanche, c’est le brouillard total. Elle est perdue dans les radars », a-t-elle expliqué à Jeune Afrique.

Un « nouveau souffl pour les relations Égypte-USA ? 

Dans un communiqué publié ce mercredi 9 novembre au Caire, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a indiqué que l’Égypte « espère que la présidence de Donald Trump apportera un nouveau souffle aux relations égypto-américaine ».

Il figure parmi les premiers dirigeants arabes à adresser ses félicitations au candidat républicain. Il a par ailleurs plaidé pour « plus de coopération et de coordination pour le bénéfice des peuples égyptien et américain », ainsi que pour « le renforcement de la paix, de la stabilité et du développement au Moyen-Orient ».

Kenyatta salue la combativité de Clinton

Dans un communiqué publié après la victoire de Trump, le président Kenyatta a souligné que le peuple américain avait « parlé clairement » lors de cette élection. Il a aussi félicité au nom du Kenya, Donald Trump « pour sa campagne victorieuse », et son principal adversaire, Hillary Clinton, « pour sa combativité ».

https://twitter.com/UKenyatta/status/796303247753510912

« Les liens qui unissent le Kenya et les Etats-Unis d’Amérique sont proches et forts », a-t-il ajouté, « Ils se sont construits sur la base des valeurs qui nous sont chères : la démocratie, l’État de droit, et l’égalité des peuples . Si ces valeurs restent chères aux peuples des deux nations, alors notre amitié perdurera ».

https://twitter.com/UKenyatta/status/796303394973564929

Les « vœux de réussite » de Béji Caïd Essebsi

C’est au nom du peuple tunisien que le président Béji Caïd Essebsi a adressé à Donald Trump « ses chaleureuses félicitations et ses sincères vœux de réussite dans sa mission, et au peuple américain ami, davantage de progrès et de prospérité ».

Dans son message, il s’est dit convaincu « de voir le partenariat stratégique entre la Tunisie et les États-Unis et les relations d’amitié et de coopération étroite liant les deux pays depuis plus de 200 ans, connaître un surcroît de solidité ». Grâce notamment au « soutien américain à la Tunisie et son appui à l’expérience tunisienne avant-gardiste sur la voie de la consécration de la démocratie et de l’enracinement des fondements de l’Etat moderne, conformément aux valeurs partagées par les deux pays ».

Enfin, le président tunisien a tenu à réitérer l’engagement de la Tunisie aux côtés des États-Unis pour combattre l’extrémisme et le terrorisme.

Les félicitations de Mahamadou Issoufou

Le président nigérien a lui aussi finalement réagi à l’élection de Donald Trump, ce mercredi après-midi.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

Barack Obama lors d’un discours à la Maison-Blanche le 9 janvier 2016. © Susan Walsh/AP/SIPA

Cyberattaques russes aux États-Unis : Obama promet des représailles

Trumperie généralisée