Gisement de Simandou : Rio Tinto suspend son directeur du pôle minier

Le groupe minier a annoncé la découverte de paiements suspects, de l’ordre de 10,5 millions de dollars, dans le cadre du projet minier Simandou en Guinée. Alan Davies, en charge de Simandou en 2011, a été suspendu.

Alan Davies, qui a rejoint Rio Tinto en 1997, était en charge du projet Simandou en 2011. © Rio Tinto

Alan Davies, qui a rejoint Rio Tinto en 1997, était en charge du projet Simandou en 2011. © Rio Tinto

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Publié le 9 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Nouveau rebondissement autour du gisement de fer de Simandou, en Guinée. Le groupe anglo-australien Rio Tinto vient de suspendre Alan Davies, directeur du pôle énergie et minerais, en charge du projet guinéen en 2011 en tant que président des opérations internationales de Rio Tinto Iron Ore.

Rio Tinto explique avoir pris cette décision, annoncée ce mercredi 09 novembre à la Bourse de Sidney, suite à la découverte d’une correspondance de 2011 évoquant le versement d’un total de 10,5 millions de dollars à « un consultant conseillant le groupe au sujet du projet de Simandou ». Son identité n’a pas été révélée. Les reproches exacts à l’encontre Alan Davies, dirigeant reconnu dans le milieu minier, n’ont toutefois pas été spécifiés. Selon le Financial Times, l’enquête interne de Rio Tinto porte sur les relations du groupe minier avec François Polge de Combret, ancien banquier de Lazard, conseiller de Valéry Giscard d’Estaing dans les années 70 et ancien camarade de classe du président guinéen Alpha Condé.

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Rio Tinto a pris connaissance de ces échanges d’e-mails le 29 août 2016 et en a informé les autorités américaines et britanniques.

Debra Valentine, responsable des affaires réglementaires et juridiques du groupe, qui avait annoncé son départ en retraite en mai 2017, a quitté son poste.

Cette controverse intervient quelques semaines à peine après que Rio Tinto a jeté l’éponge à Simandou, acceptant de transférer la totalité de ses parts à son partenaire asiatique Chinalco, après de longs mois de tergiversations.

Le potentiel en minerai de fer du mont Simandou (plus de 100 millions de tonnes par an, sur près de 40 ans) attise les convoitises. S’il est aujourd’hui soupçonné d’avoir réalisé des paiements illicites, le groupe anglo-australien estimait il y a quelques années en avoir été la victime. En effet, Rio Tinto s’était vu dépossédé en 2008, sous régime de Lansana Conté, des blocs 1 & 2 (sud) du gisement Simandou, en faveur du groupe minier BSGR de l’homme d’affaires israélien Beny Steinmetz, ne conservant que les blocs 3 & 4 (nord).

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En 2014, le nouveau gouvernement guinéen du président Alpha Condé avait retiré ces permis à BSGR, suite à un rapport d’audit signalant « l’existence de pratiques de corruption » ayant entaché leur octroi.

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