Basketball : Stephen Curry, héros compte triple de la NBA
Treize paniers à trois points inscrits dans le même match. C’est le nouveau record NBA détenu par l’Africain-Américain Stephen Curry. Déjà entré dans l’Histoire, l’arrière des Golden State Warriors repousse ses limites. Portrait en cinq vidéos.
Les chiens ne font pas des chats. En tout cas pas encore. Fils de l’ancien joueur NBA Dell Curry et de Sonya Adams Curry, ancienne joueuse de volley-ball, Stephen Curry est né à Akron, dans l’Ohio, le 14 mars 1988.
Il grandit toutefois en partie à Charlotte, où évolue son paternel jusqu’en 1998. À ses côtés : son frère, Seth, le plus jeune de la famille, et qui devient également joueur de basket professionnel en NBA, aux Dallas Mavericks.
Que pouvait-il donc faire d’autre, si ce n’est devenir une star des parquets américains ? Dès qu’il en a l’occasion, le jeune Stephen accompagne ainsi son père à ses séances d’entraînement. Il y fréquente les joueurs, se familiarisant avec ce monde si particulier qu’est la NBA dans lequel son père évolue quinze saisons en tant que joueur. À 14 ans, son avenir lui paraît tout tracé.
Une star dès l’université
Tout n’était pourtant pas gagné. Stephen Curry n’a pas le physique impressionnant qui sied le plus souvent à la NBA. À la fin de son cycle secondaire, aucune université de renom ne lui offre une bourse. Il poursuit finalement sa scolarité à Davidson, université située près de la ville de Charlotte. Celle-ci n’a pratiquement jamais rien gagné en championnat de basket universitaire NCAA, jusque là.
Lors de sa première année, il termine deuxième meilleur marqueur parmi les « rookies », derrière un certain Kevin Durant. La deuxième, il bat le record national du nombre de trois points sur une saison. Bilan : sur trois ans, de 2006 à 2009, il marque 25 points par match à 46% aux shoots et 41% à trois points. Des stars de la NBA, comme LeBron James, se déplacent déjà pour le voir jouer.
Premiers succès en NBA
L’heure de la NBA a donc sonné. Mais son physique, jugé frêle, n’en fait pas le premier choix des recruteurs. Il est finalement sélectionné en septième position de la draft 2009 par les Golden State Warriors. À l’époque, l’équipe n’est pas encore une sérieuse prétendante au titre NBA. Au mieux, elle vise la qualification en playoff.
La première saison en NBA de Stephen Curry est encourageante. Il termine second meilleur « rookie » de la saison. Mais des blessures vont le ralentir. En 2011, il souffre de multiples entorses aux chevilles ; l’année suivante, il subit deux interventions chirurgicales et ne joue que 26 matchs. Des pépins à répétition qui gâchent un talent indéniable mais qui lui permettent de se consacrer à d’autres causes : lors de la saison 2012-2013, il s’engage auprès de l’ONG Nothing But Nets à envoyer, pour chaque panier à trois points inscrits, l’équivalent de trois moustiquaires en Afrique pour lutter contre le paludisme.
Ce geste a-t-il chassé le mauvais œil, après trois ans de doute ? Toujours est-il que l’année 2013, durant laquelle il s’équipe également de nouvelles chevillères, sera celle de l’explosion. Il bat le record de trois points en une saison et atteint les playoffs avec les Warriors pour la première fois. Ils seront finalement éliminés en demi-finales de la conférence Ouest par les San Antonio Spurs, au bout du sixième match (4-2). Pour Curry, comme pour les Warriors, c’est le début de la gloire.
Vers l’infini…
L’arrivée de Steve Kerr sur le banc des Warriors, au début de la saison 2014/2015, est un déclic de plus. Stephen Curry et ses coéquipiers vont peu à peu écœurer tous leurs concurrents. Et le mardi 16 juin 2015 arrive la consécration tant attendue : la victoire (4-2) sur les Cavaliers de Cleveland en finale de la saison NBA.
Stephen Curry est élu MVP, meilleur joueur de la ligue, sachant qu’il avait déjà été élu meilleur joueur du All Star Game quelques mois plus tôt, devant un certain Lebron James. Curry profite même de cette saison pour battre le record de tirs à trois points inscrits en une saison qu’il détenait depuis deux saisons, élevant désormais le record à 286.
Et au-delà
Rien ne peut plus l’arrêter. Lors de la saison 2015-2016, les Warriors et leur meneur enchaînent 24 victoires de rang, meilleur départ d’une équipe tous sports américains confondus. L’équipe finit la saison régulière avec 73 victoires pour seulement neuf défaites et battent le record des Chicago Bulls en 1995-1996 (72 victoires et dix défaites).
En mai 2016, Stephen Curry est désigné, à l’unanimité des votes (une première historique), pour la deuxième année consécutive MVP de la ligue. Meilleur marqueur de la saison (30,1 points de moyenne !), il est seulement le quatrième arrière de l’histoire à réaliser l’exploit, avec Michael Jordan, Magic Johnson et Steve Nash. Blessé lors des playoffs, Stephen Curry doit toutefois composer avec une fin de saison compliquée : son équipe s’incline en finale de la NBA face au Cavaliers de Cleveland de Lebron James.
Une déception de courte durée, au vu de son début de saison 2016-2017. Ce lundi 7 novembre, il totalise treize tirs à trois points réussis sur 17 tentés, un nouveau record historique à mettre à son actif, alors que Golden State fait une nouvelle figure de favori pour le championnat nord-américain.
À seulement 28 ans, il devrait rapidement intégrer le top dix des meilleurs shooteurs de l’histoire de la ligue. De quoi rentrer un peu plus dans la légende des parquets, même si, en soutenant Hillary Clinton face à Donald Trump pour la présidentielle américaine, il a sans doute vécu l’une de ses défaites les plus cuisantes.
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