Gabon : les avocats de Jean Ping déposent un nouveau recours devant la Cour constitutionnelle
Les avocats de Jean Ping ont annoncé ce mercredi avoir déposé un nouveau recours devant la Cour constitutionnelle gabonaise, pour contester les résultats de l’élection présidentielle du 27 août.
« Nous avons déposé un recours en révision le 3 novembre auprès de la Cour constitutionnelle sur la base de l’article 87 de la Cour », explique maître Jean-Rémy Bantsantsa, l’un des avocats de Jean Ping. Ces derniers seront auditionnés vendredi 11 novembre à la Cour, a-t-il précisé. Contactée, la Cour fait savoir qu’elle ne communique pas sur les saisines.
« Notre recours porte notamment sur les procès-verbaux déposés par le camp adverse concernant le deuxième arrondissement de Libreville, ayant servi à faire annuler les résultats dans 21 bureaux de vote favorables à Jean Ping », poursuit l’avocat.
Autre sujet de contestation : les résultats notifiés par la Cour constitutionnelle à la défense ne correspondent pas aux chiffres officiellement publiés, d’après les avocats de Jean Ping.
« Épuiser tous les recours judiciaires et légaux »
« Nous voulons épuiser tous les recours judiciaires et légaux. Ils [les autorités, NDLR] se sont empressés de faire une prestation de serment et d’aller dans les médias en disant que les décisions de la Cour ne sont susceptibles d’aucun recours, mais la loi organique dit bien que cela est possible », précise Me Bantsantsa, contacté par Jeune Afrique.
Selon l’article 87 de la Cour, des recours en révision sont effectivement possibles, dans plusieurs cas de figure : « S’il y a eu fraude de l’une des parties de nature à avoir déterminé la conviction de la Cour ; s’il y a eu faux témoignage reconnu par une décision de justice » ou encore « si la décision considérée a été rendue sur des pièces fausses ».
Premier recours rejeté
La défense de Jean Ping avait déjà déposé début septembre un premier recours. Devant l’instance, les avocats avaient notamment dénoncé les résultats de la province du Haut-Ogooué, où Ali Bongo Ondimba avait remporté, selon les chiffres officiels, 95,46 % des voix avec un taux de participation de 99,93 %. Un résultat contesté par l’opposition, mais aussi par la mission d’observation de l’Union européenne, qui avait pointé « une évidente anomalie ».
Ce premier recours avait été rejeté par la Cour, dirigée depuis sa création par Marie-Madeleine Mborantsuo. Dans la nuit du 23 au 24 septembre, l’instance avait ainsi validé la réélection d’Ali Bongo Ondimba avec plus de 50% des suffrages exprimés contre un peu plus de 47% pour son rival. « La tour de Pise n’a pas failli à sa réputation », avaient alors ironisé plusieurs opposants, dénonçant ainsi la partialité de la Cour, accusée de toujours pencher du côté du pouvoir.
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