Gabon : démission d’un haut-responsable de la police
Le ministre de l’Intérieur gabonais Lambert-Noël Matha a annoncé dans un communiqué ce mardi la démission du chef de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI), Célestin Embinga. Cette démission fait suite à l’intervention contestée de ses hommes dans un journal de l’opposition, le 3 novembre.
« Des violations manifestes des lois et règlements applicables aux procédures judiciaires et aux libertés fondamentales » ont entaché « cette initiative unilatérale de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI), qui a suscité beaucoup d’interrogations dans l’opinion », indique le communiqué de Lambert-Noël Matha.
« Tirant les conséquences de cette voie de fait », le patron de la DGDI, Célestin Embinga, « a renoncé à ses fonctions en posant formellement sa démission ». « Le ministre en a pris acte », ajoute le texte.
13 interpellations
Le 3 novembre, des agents de la DGDI font une descente dans les locaux du journal d’opposition les Echos du Nord, et interpellent treize personnes, notamment des journalistes et des membres du personnel administratif et technique. Le lendemain, la rédactrice en chef adjointe du journal, Raissa Oyasseko, est interpellée à son tour, à son domicile
Selon le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, qui s’exprime dans la foulée de cette opération de police, le 4 novembre, les mis en cause sont interpellés pour être auditionnées dans le cadre d’une enquête.
Toutes les personnes interpellées sont ensuite relâchées. Raissa Oyasseko fait néanmoins état de mauvais traitements lors de son audition dans les locaux de la DGDI. « Le ministre de l’Intérieur avait ordonné sa libération immédiate », réplique le communiqué du ministre.
Proximité avec l’opposition
Dans un article publié peu avant la descente des hommes de la DGDI au journam, les Echos du Nord avaient notamment accusé leur patron de malversations.
Le journal les Échos du Nord, connu pour ses prises de position contre le pouvoir, qualifie régulièrement les autorités gabonaises de « junte militaro-putschiste ». Proche de l’opposition, il avait abondamment couvert le meeting de l’opposant Jean Ping le samedi 29 octobre à Paris devant plusieurs centaines de Gabonais de l’étranger, où le rival d’Ali Bongo avait répété qu’il se considérait comme le vainqueur de l’élection présidentielle.
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